La suspension provisoire des captures de mai à juillet derniers ne pouvait pas tout empêcher. La sur-pêche et la pêche pirate font hélas partie du quotidien en Mauritanie, pays aux ressources halieutiques de plus en plus ponctionnées malgré les efforts récents des autorités. Si l’on en croit une étude hispano-portugaise de la chaîne alimentaire de l’écosystème marin mauritanien, ceux-ci seraient du reste grandement insuffisants.
« Les agences gouvernementales mauritaniennes et internationales devraient contrôler plus étroitement l’exploitation de pêche tant industrielle que traditionnelle dans ce secteur, aussi bien dans sa partie côtière qu’en haute mer », suggère Ana Pinela, chercheuse à l’Université de Barcelone (Espagne) et co-auteure de l’étude, pour qui des mesures plus restrictives sont incontournables pour assurer la pérennité des espèces concernées. Le dauphin à bosse de l’Atlantique (Sousa teuszii) et le rarissime phoque moine (Monachus monachus), récemment évoqué dans ces colonnes, en font partie, et l’extinction de ces deux super-prédateurs serait selon ses dires une véritable catastrophe dans la mesure où « s’ils disparaissaient, ce serait dur pour d’autres de prendre leur place ». Tous deux se situent en haut de la chaîne alimentaire et se nourrissent d’abord de poissons qui se font de plus en plus rares dans l’Atlantique ouest. Leur survie passe par un renouvellement des stocks que les pouvoirs publics, faute d’avoir mis en place une législation vraiment contraignante, ne sont aujourd’hui pas en mesure d’assurer. Ils vont devoir s’activer pour empêcher le pire.
Source : zegreenweb |
Lundi, 31 Janvier 2011 16:17 |