(COMMUNIQUE DE L'OCVIDH) Depuis quelques semaines la politique Mauritanienne, sous la houlette du Général Mohamed Ould Abdel Aziz,  s'est dotée d'un nouveau style de communication et  de séduction à l'endroit des couches les plus fragiles de notre peuple

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 Comme pendant la campagne « électorale qui l’avait porté  au pouvoir », le  Général Ould Abdel Aziz, autoproclamé « le Président des Pauvres » ne manque pas d'idées pour  dresser les mauritaniens les uns contre les autres en utilisant les sujets les plus sensibles !

D’abord, il se profile à l’horizon un recensement  manipulatoire à vocation  d'exclure les populations  noires de la Mauritanie sans que ces populations  à l’intérieur du pays ne comprennent  ni les modalités ni la composition ni même  le but d’un tel recensement.

Aucun éclairage officiel ne vient dissiper les doutes des populations quant aux  documents administratifs demandés pour se faire enregistrer. Quant aux mauritaniens de l'extérieur, ils sont complètement noyés

A l’intérieur de la Mauritanie comme à l’extérieur, les populations noires se trouvent dans l'angoisse totale et la peur  gagne les esprits de voir un recensement sur le point d’être fait alors qu’elles ne sont au courant de rien.

Ensuite,  le populisme du Général, comme à son habitude, revient au galop. A l’annonce des élections  législatives  pour octobre et  comme pour mettre la main sur la gestion totale des affaires du pays et pour mieux mater et pérenniser sa politique  laxiste il met à profit sa vision des choses au bénéfice des hommes d'affaires.

Le général ajoute à ses slogans" Les sépultures depuis 1960" comme pour répondre à la déclaration du Président de l’IRA, Monsieur Biram Ould Dah Ould Abeid, qui invite tous les mauritaniens justes à le suivre vers INAL le 28 novembre 2011 et par ricochet comme pour dire à toutes celles et tous ceux qui manifestent  et réclament les dépouilles mortelles des leurs à chaque 28 Novembre, date de notre Indépendance nationale entachée depuis 1990 par la pendaison collective de soldats noirs au nombre de 28, qu'elles ne sont pas les seules victimes.

C’est une manière sadique et malsaine que de vouloir jouer avec la mémoire des victimes des années de braise. C’est une maladresse et une faute grave que de vouloir  bafouer la mémoire collective des victimes et ayants droits. C’est un amalgame dont  le seul dessein est  dresser les mauritaniens les uns contre les autres aux seules fins de sauver son ambition électoraliste. Cette tentative, loin de contribuer à la paix des cœurs, est un couteau remué dans la plaie. Notre compassion et notre douleur en tant que citoyens mauritaniens n’ont aucune frontière et ne souffrent d’aucun a priori  car toutes les victimes et martyrs  depuis 1960 à nos jours sont hautement portés dans nos cœurs.

En fin, Le comble de l'amalgame  du Général est de vouloir comparer  les putschistes, les vrais à ceux qui ont été victimes tout simplement de la haine viscérale, du racisme et de la politique de purification ethnique dans l'armée du colonel TAYA  en 1990 parce que noirs. Des assassinats  de militaires Négro Mauritaniens par centaines furent organisés dans des casernes. Cette situation et cette partie de l'histoire de notre armée ne peuvent jamais être occultées  comme  face  à  d'autres situations dramatiques connues, viols collectifs, déportation, dépossessions etc.

Cette méthode de vouloir régler les problèmes aussi cruciaux qu’essentiels en Mauritanie en pensant comparer les situations et en les détournant de leurs contextes historiques et politiques de la vie de notre pays  relève  de la pure démagogie  d'un général en quête de légitimité et de reconnaissance nationales et internationales.
Le dialogue et la réconciliation ne seront possibles que dans un climat sincère, par une volonté politique affichée et par le choix de la reconnaissance des fautes commises, l’identification des coupables les  juger ou les pardonner, la réconciliation nationale pour que s’installent la lutte contre l’impunité  totale, les abus, la discrimination, le racisme et l’esclavage dans notre pays.

Le Général doit comprendre que la distraction, la diversion et  l'amalgame sont à jamais révolus.
Tant que des solutions équitables et apaisées  ne seront pas  trouvées, tant que la question de l'esclavage et du racisme n'est pas résolue définitivement et tant que  les citoyens ne seront pas égaux  devant  l'administration, l'armée, la police, la justice, l'éducation et dans tous les rouages de l'état, la Mauritanie restera un pays instable sujette à toutes les déstabilisations.
Les changements survenus dans différentes parties du monde  devraient donner autant de leçons à nos dirigeants et particulièrement au Général avant que la Mauritanie ne voit aussi à son tour sa "révolution de banaava"!

Le président de l'OCVIDH Mr Diagana

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