A Monsieur le Consul de France à Nouakchott « Vous ne risquez pas de nous avoir sur le dos chez vous… » |
Quatre correspondants du site d’information magharebia.com en Mauritanie ont été invités par ledit site en France. Les quatre journalistes en question, pour le visa, ont déposé leurs dossiers au consulat de France à Nouakchott. Des dossiers complets avec « les billets aller-retour, les réservations d’hôtel, les ordres de mission… » Les demandes de visa de deux des quatre journalistes (Bakary Guéye et Moustapha Mohamed Oumar dit Jemal) ont été rejetées. Dans la lettre ci-dessous, ils protestent contre ce rejet et envisagent toutes les voies de recours pour la contester.
Lettre de protestation. Monsieur le consul, Permettez nous de vous adresser cette correspondance qui fait suite au rejet de nos dossiers pour l’obtention d’un visa de courte durée en France où nous étions invités par une institution de renom dont vous n’ignorez sans doute pas l’existence. N’ignorant pas notre statut de journalistes exerçant dans des institutions de presse connus et reconnus, nous avons été stupéfaits et profondément affectés par votre comportement à notre égard. Passées les tracasseries pour l’obtention d’un rendez vous, nous avions conformément à la procédure en vigueur déposé nos dossiers le 26 juin dernier. Un jour plus tard, suivant les instructions de vos services, nous avions apporté le complément exigé. Forts de dossiers solides et très bien ficelés respectant tous les critères requis, nous n’avons pas pu comprendre qu’ils soient rejetés. Ce rejet est d’autant plus incompréhensible que pour nos deux collègues qui ont fournis exactement les mêmes documents, le visa a été accordé. Les raisons que vous aviez invoqués pour expliquer ce rejet sont erronées et sans aucun fondement. Ainsi, quand vous dites par exemple, je cite : « Vous n’avez pas fourni la preuve que vous disposez de moyens de subsistance suffisants pour la durée du séjour envisagé ou de moyens pour le retour dans le pays d’origine… » Et notre billet d’avion aller-retour ? Et notre hébergement à l’hôtel ? Qu’est ce que vous en avez fait. Ils figurent pourtant dans le dossier. Le 5 juillet, jour du rendez vous pour récupérer nos passeports, vous avez jugé opportun de nous trainer jusqu’à la dernière minute en nous renvoyant au lendemain, la veille de notre départ pour Paris. Pourquoi cet acharnement alors que vous aviez déjà décidé de nous priver de visas ? Sachez monsieur le consul de France qu’en nous éconduisant sans raison valable comme de vulgaires quémandeurs, vous avez tués en nous l’amour de la France et de la francophonie. Vous ne rendez pas service à votre patrie dont le rayonnement et l’influence sont en perte de vitesse et c’est là un secret de polichinelle. Nous tenons à vous faire savoir que nous sommes bien intégrés chez nous. Nous avons chacun une situation, une famille et de l’honneur à revendre. Donc, vous ne risquez pas de nous avoir sur le dos chez vous et notre intention n’était nullement comme vous le craigniez, apparemment de rester pour faire les vagabonds dans l’espace Schengen. Ceci dit, nous estimons que vous nous avez fait un grand tort, de ce fait, en notre qualité de journalistes conscients de nos droits, nous ne laisserons pas passer sous silence une telle énormité et nous orchestrerons une campagne de presse pour dénoncer ce comportement indigne d’un consul de France. Et pour ce qui est de la contestation de cette décision de refus devant la Commission des Recours, nous irons beaucoup plus loin et notre avocat se chargera de bien étudier les voies et moyens de nous rétablir dans nos droits. Bakari Guèye, journaliste à Nouakchott Info Jemal Oumar, journaliste à la télévision de Mauritanie Source : Khalilou Diagana via CRIDEM |
Jeudi, 07 Juillet 2011 22:10 |