| Nouakchott inondée par quelques gouttes de pluie |
|
Les quartiers périphériques de Nouakchott, ont été envahis par les eaux, après qu’une pluie de 26 à 41 mm s’est abattue sur la ville dans la nuit du vendredi à samedi. Les habitants des quartiers inondés (Sebkha, El Mina, Socogim, Médina R, Basra) interpellent les autorités pour qu’elles prennent des mesures adéquates et urgentes, avant que leurs maisons ne soient entièrement détruites par les eaux. Selon les victimes interrogées, « les inondations sont dues en partie à l’absence totale de canaux d’évacuation des eaux, mais aussi à la salinité du sol dans certains quartiers ». De l’arrêt des bus au carrefour menant vers garage Arafat, la route est sous les eaux et cela a perturbé le trafic routier. Alors, les automobilistes étaient obligés de faire un grand tour pour éviter les eaux. Tandis que, les piétons qui ont préféré sortir, ne sont pas posé de question : ils retroussent leurs habits pour ensuite patauger dans les eaux. Quant aux services de la protection civile, ils sont encore au repos en attendant que les autorités rompent le long silence, indique un locataire qui a vu sa chambre envahie par l’eau de pluie. Et sa voisine d’ajouter, nous sommes fatigués parce que nous vivons la même chose chaque hivernage. Aissata, cette dame qui l’air fatiguée. N’a pas caché son amertume « j’ai passé toute la nuit debout dans l’eau avec mes enfants. C’est vers 6 heures que je l’ai amené chez ma voisine pour qu’ils dorment », a-t-elle ajouté. Même situation chez Amadou qu’on peut qualifier de sinistré de la Socogim PS. Il est 13heures déjà, alors qu’il est debout depuis le matin, regardant avec déception sa famille et ses bagages dans l’eau. Toujours à la Socogim, la mosquée Oumar Ben Khattab et l’école El Mourabitines sont totalement occupées par les eaux et elles sont devenues impraticables. Les flaques d’eau qui ont gagné la mosquée sont devenues des piscines pour les enfants qui y nagent aisément par contre d’autres jouent dans les marres qui entourent l’école tout en s’adonnant à la recherche des plantes. Non loin de ce lieu de culte et de culture, des dizaines de maisons ont vu leurs propriétaires chassés par les eaux, les moustiques, les mouches, et la mauvaise odeur. A la Socogim, l’un des adjoints au maire de la commune du Ksar dira que « le problème des inondations dans ce quartier est dû principalement à l’absence de canaux d’évacuation des eaux usées en plus le sol est salé et il n’arrive pas à absorbé l’eau et elle reste stagnante ». Au marché de poissons et de poulets les vendeuses marchandent leurs produits dans l’eau sous l’effet de la canicule, de la mauvaise odeur et des nuées de mouches. La pluie a aussi provoqué l’inondation des marchés, des boutiques et des routes. Dans certains quartiers d’El Mina et Sebkha, les gens ont préféré selon les moyens de bord diminuer les quantités d’eau que d’aller chercher de quoi manger. Ousmane, chef de quartier à Sebkha indique que « le marché et inaccessible et les rues de la ville sont impraticables ». Ainsi, il a souligné que « la commune doit s’atteler à prendre des mesures urgentes pour évacuer les eaux et permettre le démarrage rapide des activités des populations ». Selon lui, « l’Etat dispose des moyens modestes pour évacuer les eaux qui ont envahi les quatre coins de la capitale, mais les autorités ne s’intéressent aux quartiers chics où habitent les ministres et les officiers supérieurs, les ambassadeurs et les hommes d’affaires. Alors que les pauvres n’ont qu’à vivre dans les eaux ». En plein centre du marché de la capitale, un représentant de la communauté urbaine de Nouakchott qui était là pour un besoin personnel, a indiqué que « les problèmes d’assainissement et la situation géographique de Nouakchott sont aussi à l’origine des inondations ». Mohamed Yahya, un habitant de la Socim, lance un appel au président de la République, pour une construction de canaux d’évacuation des eaux de pluies. Selon lui, il faut faire en sorte que les populations ne soient plus confrontées aux inondations et de maladies contagieuses graves en cas de fortes pluies. Pour ce qui est de l’assainissement de la ville de Nouakchott et plus précisément des zones les plus exposées aux inondations, un cadre du ministère de l’habitat et de l’aménagement du territoire joint au téléphone par La Tribune, a confirmé que « les services techniques de son département sont en train d’étudier un plan d’urgence pour assister les populations touchées par les inondations. Et d’ailleurs, un système d’évacuation des eaux de pluies sera construit dans un bref délai », a-t-il ajouté. Boubecrine.O.Sidi Source : La Tribune
|
| Mardi, 23 Août 2011 13:25 |