Adieu Dimi et merci. |
J’écoutais sa musique depuis fort longtemps, ses cassettes ne m’ont jamais quitté ; depuis. Je l’ai connue personnellement, lorsque la maison de la télévision venait d’être terminée et dans le cadre de mon émission « Télé-culture » j’ai fait avec elle la première émission hors studio, sur les dunes de sable ou nous avons essayé en play-back, "Richatul venni et Mauritania ». .Une année plus tard, je lui proposais un duo avec le grand musicien Sénégalais Baaba Maal qui venait faire un concert à Nouakchott. Ce fut simplement merveilleux. Parmi les plus belles voix du désert et de la chemama, les deux vedettes du sahel ont su démontrer sur scène que notre patrimoine culturel est UN. Venant d’un mélange historique des airs berbères et arabes, façonné dans le « Howl,le vaghou,le lebteit… » et le fond statique permanent de la musique Pulaar allant « du yela, du Goumbala,du Pekan, des kerodes,du fantang au dillere et autre ", cette musique, symbiose des apports fécondants du Grand manding qui en constituent le soubassement, était là pour nous rappeler ce que nous partageons ensemble. Il faut rendre grâce à Allah et célébrer nos ancêtres qui, depuis Coly Tenguella jusqu’aux guerriers Oulad-Mbareck qui ont permis à cette descendante de Seddoum ould Ndiarta de perpétuer le message musical. Après son père Sidaty ould Abba qui marqua les débuts de notre indépendance par sa stature indéboulonnable, Dimi a régné sur sa génération depuis plus de trente ans sans discontinuer aux cotés de grands maitres comme Seymali et Seddoum ould Eida. Comme Molière elle est morte presque sur scène. Merci à la sénatrice Maalouma mint Meidah, l’autre grande diva de la musique mauritanienne, merci également au président de la république Mr Mohamed ould Abdel Aziz à qui je demande de redoubler d’effort pour la défense des Arts ; son geste me rappelle celui de feu Sékou Touré qui avait dépêché à Dakar un avion spécial pour rapatrier le corps de Aboubacar Demba Camara un autre monument de la musique africaine disparu à la fleur de l’âge. A ses enfants qui ont repris le flambeau, à toute sa famille, à tous les artistes, à la Mauritanie toute entière qui l’a adulée, je présente mes condoléances les plus attristées.
Innallillahi Wa Innaa Ileyhi Raji Oun. Ibrahima Moctar Sarr « poête » Président de l’AJD/MR Source : cridem.org
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Samedi, 04 Juin 2011 19:34 |