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Lalla Aicha Sy est la présidente du comité de solidarité avec les victimes des violations des droits humains. Elle a toujours accompagné les veuves des victimes d’exécutions sommaires. Cridem a recueilli sa réaction au sujet du projet d’identification des tombes des disparus.
Sur instruction du président de la République « l'Etat lancera, dans les jours à venir, une opération visant à localiser les tombes des Mauritaniens décédés dans des circonstances ambiguës. » Il s’agit, comme annoncé par le ministre chargé des affaires islamiques « d’élaborer un plan topographique permettant de localiser et de marquer les tombes de tous les disparus mauritaniens depuis l'indépendance jusqu'à nos jours.»
L’objectif, toujours selon le ministre chargé des affaires islamiques est de « consolider les liens d'union, d'entente et de solidarité entre toutes les franges du peuple mauritanien et permettre aux parents des défunts de visiter leurs tombes qui seront désormais connues et clairement marquées.»
Quelles est votre réaction par rapport à cette initiative. Est-elle réalisable ? Contribuera-t-elle à consolider la cohésion nationale ? Est-ce une réponse appropriée à la demande des ayants droits des disparus ?
Comme vous ; j’ai appris la nouvelle à travers les médias
Je suis par principes d’accord avec toute action visant à faire la lumière sur les violations subies par les populations parce que j’estime que la dignité humaine est un droit inaliénable et que par principe elle doit être respectée. Pour cette circonstance je tiens à rappeler que les exécutions extrajudiciaires de années 89 et 91 de part leur caractère et ampleur, constituent une atteinte grave à la dignité humaine et une fracture sociale sans précédent. Des familles entières ont vécu cette catastrophe dans leur âme.
La localisation des tombes des morts a toujours été une des revendications des victimes et des associations des droits de l’Homme. Nous avons toujours souhaité connaitre la vérité sur les disparitions et avons souhaité que leurs tombes soient identifiés et restituer aux familles ; pour qu’enfin, ces défunts puissent bénéficier de sépultures et prières telles que recommandées par la religion.
Cependant, je ne comprends pas les raisons qui expliquent l’attitude de l’état qui consiste à refuser toute concertation avec les ayants doits et les organisations de défense des droits de l’homme qui se sont toujours investies dans la recherche de solutions justes à cette épineuse question.
Je reste convaincu que la solution qui se veut transparente juste et viable passe par un processus dont la première étape serait :
- La mise en place d’une commission vérité réconciliation comme l’a si bien dit la représentante du collectif des veuves Maimouna Alpha Sy ; dans une interview à la chaine Eljezira. Cette commission vérité réconciliation, sera constituée des représentants des victimes ; des ONG de défense des droits humains, du haut commissariat aux droits humains en Mauritanie des personnalités reconnues pour leur probité et leur honnêteté, mais aussi de l’état.
Cette commission une fois installée, aura comme mandat de réfléchir sur toutes les étapes du processus, dont l’objectif est de « consolider les liens d'unité, d'entente et de solidarité entre toutes les franges du peuple mauritanien. » A partir de ce moment, l’opération visant à localiser les tombes des Mauritaniens décédés dans des circonstances non en encore élucidées, afin de permettre aux parents des défunts de les visiter serait une étape du processus qui consiste à rendre justice à toutes les victimes.
La localisation de ces tombes n’est qu’un signe de reconnaissance qu’il faut saluer, pour autant il ne suffit pas pour rendre justice aux victimes.
A mon sens, il faut apporter des réponses justes et équitables aux autres préoccupations telles que :
- Que faire des auteurs des crimes qui circulent en toute impunité, sans être inquiétés et sans aucun remord ? Et les devoirs de vérité ? de justice et de réparation ?
Il faudrait aussi nécessairement; abroger la loi scélérate d’amnistie.
Voilà autant de questions sur lesquels seule une commission vérité réconciliation doit se prononcer.
Propos recueillis par Khalilou Diagana
Pour Cridem |
Dimanche, 29 Mai 2011 23:16 |