Des années du sang ont commencé depuis longtemps pour les négro-mauritaniens. Ils auraient subi toutes les animosités. 2011 s’y ajoutera certainement. Les Manifestations des jeunes noirs à Nouakchott, à Nouadhibou, à boghé, à keadi, à Maghama …bref dans toute la vallée risquent de nous conduire vers l’irréparable.
D’ailleurs, on y est. L’assassinat de l’adolescent Lamine Mangane par un tir à bout portant par un élément des forces de l’ordre n’a fait qu’annoncer à tous les citoyens de ce pays plus que jamais déchiré, et plus particulièrement, aux négros-mauritaniens le retour des années du sang. L’ État a repris son arme ensanglantée contre ses fils noirs.
On a encore en mémoire les dérives du système commis par ses sbires anti-négros lesquels nous dirigent et s’entêtent d’écouter les doléances des jeunes du mouvement « Ne touche pas à ma nationalité ».
Tout a commencé en 1966. Ensuite, il s’en est suivi des accusations arbitraires et des disparitions des pères de familles, puis leur irradiation de fonction publique en Mauritanie sans aucune autre forme de procès. En 1987, la communauté noire enregistre des arrestations arbitraires des négros-mauritaniens, instiguées à les débuts ,par régime raciste et chauvin de Nouakchott avec l'appui de certains pays arabes. En 1989-1990, des exécutions sommaires, viols collectifs des femmes noires, expulsions massives vers le Sénégal et le Mali par le centaure Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya sous le regard complice des chefs de tribus, des clans, notables de régions et pire encore des oulémas. A cette époque, la charia n’ordonnait pas « peut-être » à un « Cheikh » de rentrer dans une prison pour entamer un dialogue de « repentance ».
Pour nos vaillants oulémas, « gens de kaima » et « gens de paix », les prisonniers noirs de Walata, de Nouakchott et de Jreida étaient « souillés ». Et pourtant, les oulémas ont engagés un dialogue avec des terroristes -assassins à la prison civile Nouakchott sous une forte couverture médiatique. Ceux-là sont leurs fils. Aujourd’hui, au moment même où les jeunes du mouvement TPMN se battent pour des nobles causes, ils félicitent le jeu de la démagogie qu’une partie classe politique joue au palais des congrès. Ils observent l’Etat violer les droits de l’homme, semer la haine gratuite entre les fils de cette nation par une mascarade administrative sans dire aucun mot. Les hommes justes n'ont pas de préférence en défendant les causes justes. Pourquoi les oulémas ne disent rien?
N'a-t-on pas vu des notables se bousculer devant le palais ocre pour extirper "leurs commerçants "des mailles d' Ould Abdel Aziz ? Les conciliabules des « Oulads » n'ont-ils sauvé plus d’un de la prison azienne. N'ont-ils pas piétiné les lois fondamentales du droit pénal au vu et au su de tout le monde. Mais face à la discrimination des négros, on plie la charia et on range l'humanisme et la pieuse fraternité.
Pourquoi ces mêmes hommes n’interviennent pour dénoncer ce recensement abject et infâme entrepris par les autorités depuis quelques mois vis-à-vis duquel les noirs sentent leur « mauritanité » remise en question ? Ont-ils peur ? De quoi ? Et de qui ?
Les négros qui manifestent n’accusent pas les maures de programmer leur exclusion, ils dénoncent une politique d’un système qui retient tout le pays en otage. Et, il y a mieux…dans la mobilisation des jeunes négros. La stabilité du pays ne devrait-elle préoccuper tous les citoyens? La déchirure nous hante... C’est en temps de paix qu’il convient d’entretenir une fraternité. Et se joindre aux noirs dans cette lutte, c’est faire preuve de maturité et d’humanisme.
Car il y a aujourd’hui un fait sans aucun doute largement partagé par tout le monde … En assassinant, le jeune Lamine, l'Etat a abattu un héros et un martyr de toute la jeunesse noire opprimée et victime du racisme avéré des nos dirigéants. Cette mort renforce non seulement la prise de conscience des ces jeunes, au contraire, elle va nourrir et agrandir davantage un esprit de vengeance chez tous ces derniers engagés dans le mouvement TPMN et surtout dans le milieu scolaire et estudiantin. Dorénavant, il n’aura plus rien qui arrêtera les jeunes. Les jours à venir seront décisifs et la rentrée scolaire reste à l'heure actuelle quasiment inenvisageable.
Avec cet événement, l’actuel régime annonce sa propre défaite. Aziz a perdu dorés et déjà toute crédibilité dans la vallée et devant toute une frange de la communauté noire. Son nom sera bientôt scellé avec celui de son mentor. Et devant cette situation grave, le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz est appelé à répondre de manière responsable et urgente aux revendications des ces jeunes et ordonner les forces de l’ordre d’arrêter toute répression aveugle et violente contre eux loin des discours démagogie.
Et dans la même foulée, le ministre de l’intérieur et de la décentralisation Mohamed Ould Boilil doit immédiatement présenter sa démission. Il a prouvé ses incompétences et son manque de responsabilité car dans ce chaos régnant aucune solution n’est plus envisageable si ce n’est l’arrêt de l’opération de l’enrôlement.
Bâ Sileye |