Remise en question |
Les événements en cours en ce moment en Mauritanie sont, à mon avis, une bonne occasion pour la composante négro – mauritanienne de l’extérieur et de l’intérieur de se faire entendre, après quarante longues années de souffrance. Du 12/12/1984 à nos jours, nous constatons une baisse de recrutement des Noirs mauritaniens dans les concours organisés par l’Etat et dans la nomination à des fonctions à haute responsabilité. Je pense personnellement, en tant que mauritanien expatrié et ingénieur de formation dans l’informatique et dans les télécommunications qui a eu la chance de travailler dans les grandes entreprises françaises comme TF1, AXA ASSISTANCE, SNCF, GDF pour ne citer que celles la, qu’une telle situation est on ne peut plus insupportable. Alors qu’en France, qui est un grand pays qui n’est pas le mien où la situation n’est pas très favorable en cette période de crise mondiale pour les personnes d’origine immigrée, j’ai pu, par mes compétences en télécommunication et en informatique, mettre en exergue mon talent dans les entreprises par lesquelles je suis passé, en Mauritanie la même possibilité m’aurait sans doute été refusée du fait de la couleur de ma peau. Or, la Mauritanie est le pays dans le quel je suis né, où je fais mes études primaires et secondaires ; en d’autre termes, c’est le pays de mes parents et de toute mon ascendance, car je descends de Wagadou. J’aurais souhaité mettre mes compétences au profit de mon pays auquel je tiens fermement. Mais malheureusement le système raciste et mafieux mis en place depuis l’indépendance ne permet à aucun jeune intellectuel négro- mauritanien la possibilité de s’épanouir correctement. Ce qui explique le départ massif des milliers de jeunes noirs de talent vers d’autres pays où ils espèrent trouver une situation bien meilleure. Peut-on être fier d’un pays qui n’a aucune considération envers ses concitoyens, qui prône la domination raciale sinon raciste au lieu de prôner une entente cordiale entre ses différentes composantes sociales ? Il est temps qu’on exige le même nombre d’admis dans les concours et examens organisés par l’Etat. J’ai été surpris de constater le nombre des négro-mauritaniens admis au concours organisé par le Ministère de l’intérieur pour une école d’administration et de journalisme (sur 300 admis il y’a eu moins de 15 noirs). La question que je me pose est de savoir si réellement les Noirs mauritaniens sont nuls quand il s’agit de passer des concours nationaux et deviennent subitement brillants quand il s’agit des concours organisés par des institutions internationales ou étrangères. Pouvez-vous m’aider à trouver la solution de cette équation. Je me sens plus en sécurité dans les rues de Paris, capitale d’un pays non musulman, que dans les rues de Nouakchott, capitale d’un pays musulman. L’islam, religion de tous les Mauritaniens, instaure, depuis le VII siècle, l’égalité et la justice sans distinction de race, de couleur, de langue. « Le plus noble d’entre vous auprès d’Allah, dit le Coran, c’est le plus pieux. » (49 -13) Ce qui était possible en 1989 ne l’est plus en 2011. Boubou SAKHO |
Samedi, 01 Octobre 2011 15:52 |