REGLEMENT DU PASSIF HUMANITAIRE |
La décision de rétablir dans leurs droits les anciens militaires victimes des mesures discriminatoires, suite aux malheureux événements qu’a connus notre pays sous le régime précédent, est une décision courageuse qui nécessite d’être saluée. Mais il insiste de faire la distinction entre ce qui relève d’une solution à un litige opposant l’Etat à certains de ses agents d’une part et ce qui doit relever du passif humanitaire légué par le régime déchu. Le rétablissement dans leurs droits des anciens militaires qui ont été victimes d’ignobles exactions au cours des tristes événements survenus dans le pays, ne peut en aucune manière conduire à clore le dossier du passif humanitaire si nous appelons les choses par leur nom. Les événements que le pays a connus dans les années 1981, 1987,2003 et 2004, constituent des tentatives de coups d’état qui étaient à l’origine de sanction prises à l’encontre de certains militaires. L’initiative du Président de la République Mohamed O/ Abdel Aziz, d’améliorer les conditions de vie des militaires qui ont été victimes de certaines mesures discriminatoires, peuvent être considérées comme étant une tentative de régler le différend qui les a opposés à l’état. En ce qui concerne le passif humanitaire, il s’agit d’un problème d’une autre dimension, qui, n’a rien de commun avec le dossier des putschistes. Le passif humanitaire concerne spécifiquement les événements ignobles (des années 1989, 1990,1991) montés de toute pièce dans l’armée républicaine Mauritanienne, pendant les quels moments le citoyen négro –Mauritaniens, civils et militaires de tous les rangs, ont vécu la profonde violation de leur intégrité morale, physique et matériel. En somme, la violation des droits fondamentaux de ces paisibles citoyens, constitue un crime contre l’humanité. Par un entendement humain épris de justice, ces crimes ne peuvent être cautionnés par des arrangements locaux politiques ou par des compensations financières initiées par des « intrus » qui ne représentent pas légitimement les ayants droits des victimes. Face à cette situation déplorable des vraies victimes du passif humanitaire, un cri du cœur est lancé en faveur de la mise sur pied d’une commission nationale indépendante composée d’Oulèma ,de notables et de juristes, afin de rétablir la vérité et faciliter les termes de la réconciliation nationale, à l’image de l’Afrique du Sud. C’est seulement sur cette base que pourrait intervenir la réparation matérielle envisagée. Youssouf Dia |
Mercredi, 05 Octobre 2011 16:05 |