La Mauritanie vit une période trouble d’une exceptionnelle gravité. L’inquiétude est générale dans l’ensemble du pays et l’incertitude gagne tous les secteurs de la vie nationale. La crainte d’une asphyxie totale et générale du pays est aujourd’hui plus que probable. La Mauritanie fait face donc à une situation gravissime, gouvernée par un pouvoir autocratique, d’une incompétence notoire, un pouvoir irresponsable qui gère le pays comme une misérable boutique du coin. Donc une gouvernance désordonnée doublée d’incompétence et de gabegie, qui met tous les rouages et les symboles de l’Etat dans un état de délabrement avancé. Tous les voyants sont au rouge à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières.
Notre situation intérieure est caractérisée par une crise multidimensionnelle qui s’aggrave à une vitesse exponentielle: la détérioration des conditions vie des populations. Plus aucune couche plus aucun groupe social n’est désormais épargné. De plus le pays vit cette année une sécheresse d’une sévérité exceptionnelle. La gestion des affaires de l’Etat est chaotique, les biens publics sont dilapidés et la corruption et la gabegie règnent en maître et à tous les niveaux de l’Etat. Toutes les institutions qui « fonctionnent» encore travaillent dans l’illégalité, aucun projet de lois ne peut être aujourd’hui valablement validé. L’état civil a été en grande partie détruit, l’enrôlement en cours reste discriminatoire, il ne tient aucun compte des réalités socioculturelles du pays d’où son échec. La plus part des mauritaniens sont aujourd’hui des « sans papiers ».
A l’extérieur de nos frontières, la Mauritanie fait face à des groupes terroristes et séparatistes en alliance et armés jusqu’aux dents, qui ont réussi à faire plonger le Mali dans un chaos total. Dans cette implosion du Mali, la presse locale et celle du Mali soupçonnent, accusent même les autorités mauritaniennes de connivence, de complicité ou de duplicité active dans la déstabilisation du Mali. Il est vrai que certaines déclarations des autorités mauritaniennes et la présence des dirigeants de ce mouvement séparatistes à Nouakchott et qui paradent en tout terrain ne peuvent que renforcer ces soupçons ou conforter ces accusations. Et Les conséquences de cette situation pourraient être dévastatrices pour notre pays et pour toute la sous-région.
Comme si tout cela ne suffit pas, depuis une semaine le gouvernement engage une chasse aux sénégalais, ouvrant ainsi un nouveau front d’hostilité cette fois-ci avec le Sénégal, un pays frère et ami avec lequel des liens multiséculaires nous unis. Dans cette chasse aux noires teintée de racisme souvent nos concitoyens négro-africains font les frais des comportements xénophobes de la police qui est aujourd’hui truffée d’obscurantistes d’un autre âge.
La contestation quotidienne qui se généralise à travers tout le pays déclenche-t-il le compte à rebours pour le départ d’Ould Abdel Aziz ? Quoi qu’il en soit, la situation de catastrophe générale que connait le pays et la sous-région exige un pouvoir compétent et à la hauteur des enjeux gravissimes du moment. Tout indique que ce pouvoir d’origine putschiste est incompétent, de par sa nature autocratique disqualifié à sortir le pays dans cette situation désespérance dans laquelle il l’a plongé, encore moins à contribuer à aider pour solution viable dans ce drame sous-régional.
La maintien de ce régime au pouvoir dans les conditions actuelles est donc source de discorde pour la sous-région et un danger pour le pays. Il donc urgent que le pouvoir comprenne qu’il est de son intérêt surtout celui de la Mauritanie qu’il s’en aille et le plutôt sera le mieux, ainsi il évitera encore d’autres souffrances à ce peuple déjà meurtri.
Maréga Baba/ France |