C’est avec étonnement et indignation que j’ai lu la encore hasardeuse et inqualifiable de Biram Ould Dah contre Ely Ould Mohamed Vall et Ahmed Ould Sidi Baba. Je ne vais pas défendre ici le passé des deux nouvelles victimes de Biram Ould Dah. Mais comme beaucoup de Mauritaniens, je m’interroge sur l’opportunité d’une telle sortie au moment où les Mauritaniens essaient d’unir leurs forces pour combattre le pouvoir. Ce qui fait d’un homme un minable ou un grand seigneur, c’est son comportement, son attitude envers les autres même dans l’adversité. Biram Ould Dah nous a habitués à des sorties contreproductives et intempestives depuis quelques années. On croyait
qu’avec le temps il allait finir par s’assagir et arrêter le militantisme-spectacle et les mises en scène. Hélas.
Biram Ould Dah qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? Où allez-vous ? Quisont vos adversaires ? Vos amis ? Grisé par le succès face à la mobilisation d’honnêtes militants cherchant à juste titre à obtenir leurs droits, Biram Ould Dah n’a fait que donner des coups et des leçons à gauche et à droite. Tout le monde y passe : Les opposants, les leaders historiques de la cause des harratines, les ethnies (peules, wolofs, arabes et soninké). Au point que finalement, le seul mérite de l’interview c’était la qualité des questions et des relances du journaliste Abdoulaye Diagana connu pour ne pas être complaisant ou
pour se laisser mener en bateau. Sinon, cette interview, intempestive et dont le seul but est encore de se faire de la publicité gratuite sur le dos des autres, cette interview serait donc restée dans
l’anonymat et dans les annales de la nullité en politique.
Biram Ould Dah, pourquoi avez-vous reproché à la COD et aux jeunes de Touche Pas à Ma Nationalité de ne s’être pas rangés derrière vous comme des caporaux derrière un général pour aller à Inal alors que vous refusez de vous mettre avec l’opposition pour faire partir Ould Abdel Aziz ? Vous avez tiré à boulets rouges sur TPMN et sur la COD qui ont dit ne pas avoir été informés ou invités. Pourtant l’excuse que vous avez sortie pour expliquer votre refus de manifester contre Ould Abdel Aziz c’est de n’avoir pas été averti ! Vous sortez la même excuse que vous aviez jugée irrecevable de la part des autres. Où est la cohérence ? Devant l’insistance de Diagana, vous avez fini pourtant par accepter que, « le fait de ne pas participer à la manifestation de l’opposition bénéficiait au pouvoir ». Vous reconnaissez vous-mêmes que vous roulez pour le pouvoir. Tout comme le fait de vous en prendre
à des hommes politiques qui ont sacrifié leur vie pour la construction
du pays et qui s’opposent aujourd’hui becs et ongles au régime que vous dites combattre.
Enfin, deux conseils pour finir :
- Avant de vouloir endosser un costume assurez-vous qu’il vous va bien. Vous voulez demander à de vieux hommes politiques qui se battent depuis plus de quarante ans de vous mettre derrière vous pour diriger le pays. Ala’ch ? Au nom de quoi ?
- Avant de jeter la pierre contre le mur assurez-vous que vous êtes bien loin et qu’elle ne risque pas de ricocher sur vous. Biram Ould Dah vous n’étiez pas trop dérangé par le fait de militer avec Ely Ould
Mohamed Vall et Ahmed Ould Sidi Baba sous Ould Taya. C’est aujourd’hui que vous faites de la surenchère pour faire oublier votre propre engagement avec Mouawiya ! Il est trop facile de crier avec les loups aujourd’hui pour se rendre crédible. Si vous l’avez oublié, tout le monde ne l’a pas oublié.
Souleymane Ould Ahmed |