« La Mauritanie n’est pas la Tunisie !!! » disent-ils ! |
« Nous ne sommes pas la Tunisie » répète à tous vents, ces derniers jours, Mohamed Ould Abdel Azizi, notre Messie-Koï national, le père fondateur du pays et de la chaîne des « Mauritanides nouvelles !!! ». Et, rivalisant en assentiments flagorneurs, ses thuriféraires de UPR, PRDR, UDP et autres dupes et dupés de répéter à qui mieux mieux la même sornette. Ce qui n’était jusqu’ici qu’une banalité sortie de la bouche d’un Ould Abdel Aziz n’en est pas à sa première dérive verbale est devenue, pour la gent des perroquets de ce pouvoir trabelsien une sublime formule magique ! Mais en quoi donc, Messieurs dames, la Mauritanie dictatoriale de Aziz diffère-t-elle de la Tunisie autocratique de Ben Ali ? Pouvoir personnel, népotisme, clientélisme sont-ils absents chez nous ? Que nenni ! Et ils se doublent d’un tribalisme insolent, d’un régionalisme cruel, d’un racisme éhonté, d’une tendance évidente à perpétuer l’esclavagisme et l’exclusion ! A cela s’ajoutent bien entendu les effets immédiats de l’échec du pouvoir à contenir par des mesures appropriées la crise issue de la flambées exponentielle de prix des denrées alimentaires de premières nécessité, ainsi que la marginalisation organisée des compétences du pays et donc, à terme, la crétinisation de l’appareil étatique. S’y ajoute aussi la mainmise par Mohamed Ould Abdel Aziz lui-même et petite poignée de proches et de vassaux sur l’ensemble des richesses du pays. Et tandis que les populations se plaignent qui de la baisse du pouvoir d’achat et qui du chômage pur et simple, ces gens-là font fortune avec une insolence inouïe. Les Ministres, les secrétaires généraux, les chefs d’établissements publics, tous ont été transformées en agents de recouvrement (maigrement rétribués, du reste) de députés de la majorité, d’hommes d’affaires ou de simples arrivistes proches du chef de l’Etat ou des siens. Qui, aujourd’hui, en Mauritanie, ne voit pas cela ? Qui ? Et l’on nous caquette que la Mauritanie n’est pas la Tunisie ! Aujourd’hui la gabegie affleure, le benalisme déborde au grand jour. La quasi-totalité des départements ministériels, les sociétés publiques, les ambassades pour ne citer qu’eux sont éclaboussées de scandales financiers. Les salaires ne sont plus payés. La monnaie nationale chute chaque jour. Et tout cela a une cause : le pays est géré comme une petite boutique de détaillant dont les recettes vont chaque jour dans les poches de la mafia au pouvoir. Et l’on nous éructe que la Mauritanie n’est pas la Tunisie ! Vaine diversion et pitoyable prétérition ! Tout le monde sait que la rhétorique ne bâtit pas les Etats, ni encore l’arrogance, ni l’inexpérience, ni l’aventurisme, ni le tâtonnement, ni le népotisme prédateur. Et ce sont là hélas les seules qualités intrinsèques du « Guide éclairé » de UPR, PRDR, UDP et je ne sais encore quels portillons applaudisseurs des pieds et des mains. Oui nous ne sommes pas la Tunisie, en ce qu’elle a de réussi ; son éducation, son système sanitaire, son économie au taux de croissance à deux chiffres. Sans doute ! Non plus la Tunisie en ce que le général qui la gouvernait avait les gravi les échelons de l’armée et atteint, légitimement, le sommet de la hiérarchie militaire ! Sans doute ! Non, la Mauritanie, aujourd’hui, n’est pas la Tunisie qui refuse le règne de la médiocrité et tire profit des compétences intellectuelles et techniques de ses fils. Mais dire qu’elle n’est pas l’autre Tunisie, de l’autocrate Ben Ali, de la meute Trabelsi et de la kleptomanie dans les hautes sphères de l’Etat, il faut avoir des yeux goudronnés, une conscience métallisée et une âme de courtisan pour le nier. « L’Egypte n’est pas la Tunisie » avait dit un jour Hosni Moubarak. Moins de deux semaines après le soulèvement des Carthaginois, le Pharaon prépare ses valises lâché y compris par sa propre famille, l’armée. Lui, le général aviateur héros incontestable – et incontesté- de plus d’une bataille contre Israël !! « La Mauritanie, n’est pas la Tunisie » ose Mohamed Ould Abdel Aziz, aujourd’hui. Quel autisme ! Quel Aveuglément ! Le maître actuel de notre pays, malgré nous, ferait pourtant mieux d’écouter les paroles qui fâchent et non celles qui plaisent. Pendant qu’il en est encore temps ! Ethmane Ould Bidiel Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
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Mardi, 15 Février 2011 10:51 |