C’est ce que nous enseignent les différentes occasions qui se sont présentées depuis que l’ex-putschiste est au pouvoir.Ceux qui ont accepté d’aller avec lui aux élections présidentielles de 2009 se sont ravisés bien plus tard que les dès étaient pipés.
L’écrasante victoire qui s’en est suivie et qui porta le vainqueur au pouvoir a révélé du coup que Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas venu pour passer quelques mois mais qu’il est déterminé à éliminer ses adversaires jusqu’au dernier coup de poing tant qu’il jouit du soutien de l’armée.
Pas question d’un seul mandat ! Le deuxième se prépare activement malgré un état de santé précaire. Le tombeur de Sidioca a développé un style propre aux hommes qui tiennent à gouverner un pays d’une main de fer.
Cette stratégie se traduit par le refus de s’ouvrir aux forces politiques qui réclament une ouverture démocratique avec à la clé des concessions importantes permettant de gérer ensemble l’Etat dans un cadre consensuel.
Les accords de Dakar avaient pourtant prévu une telle alternative qui favoriserait une démocratie apaisée débouchant sur un changement pacifique au sommet. Il ne tarda pas à donner le ton pour une bataille politique sans merci à l’endroit de tous ceux qui ne cèdent pas à ses désirs pour courber l’échine et marquer le pas.
Les vieux prédateurs l’auront vite compris et ont fini par ramper. Ceux qui ont voulu faire la tête se sont vus coller au visage l’étiquette de « Roumouz ».
Ainsi une ligne de démarcation sépara la classé politique en majorité élargie aux autres partis de l’opposition acquise au dialogue taillé sur mesure et en opposition radicale décidée de se battre pour mettre leur adversaire hors du palais.
Aziz sait qu’il avait le vent en poupe avec la mise aux ordres de toutes les grosses pointures politiques qui faisaient la pluie et le beau temps au temps de Taya. Il savait aussi que l’opposition n’allait pas se laisser faire même si sa force de frappe était de faible portée comparé à ses armes.
Depuis quatre ans qu’il au pouvoir, le président joue sur la carte du chantage et du harcèlement politique pour s’imposer comme le seul maître à bord. Combien sont-ils tombés dans ce jeu et qui n’ont pas eu gain de cause. Tous les soutiens de première heure à l’initiative du dialogue ont vite compris qu’il s’agissait là d’un simple exercice de diversion pour amuser la galerie.
Autrement dit les hommes politiques qui y avaient pris part n’étaient que des faire-valoir de ce que le Président voulait avaliser pour isoler l’opposition radicale. C’est à ce prix que tous les projets politiques inscrits dans les points d’accord dudit dialogue ont sans coup férir reçu l’approbation du parlement.
Sur ce plan pourrait-on dire que le candidat à sa propre succession a balisé le terrain pour un mandat dont il est sûr d’avance de gagner. A chaque fois qu’il sentait ses adversaires venir avec une nouvelle offensive, Aziz sait trouver une astuce pour contourner le danger en se rapprochant avec des hommes commeMessaoud , Bodiel soit en sortant de ses tiroirs un dossier scandaleux pour noyer une affaire d’Etat qui risquait de faire éclabousser le pouvoir.
Le dossier de Ghanagate, celui des accusations de trafic de drogue de la part du député Noel Mamère ont été étouffés par la guerre contre Bouamatou .
La guerre contre les cousins s’est poursuivie avec la descente de l’IGE à lacommunauté urbaine pour écorcher l’image du maire central dont la popularité faisait quelque peu peur à la veille des élections. Le boycott imminent de la CODdonnera de nouveau des idées au président Aziz : tentative de main tendue avortée à Daddah par l’entremise du PM, « accord secrets » avec la CAP le Président multiplie les manœuvres pour gagner toutes élections en vue dans le pays et imposer ainsi son autorité pour un autre quinquennat dur pour laMauritanie !
Cheikh Tidiane Dia
Source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)
Via : http://cridem.org |
Mardi, 27 Août 2013 13:02 |