Inauguration du siège des FLAM prochainement à la Sebkha dans la capitale mauritanienne suivie de meetings et de conférences avant des visites à l’intérieur du pays.
C’est toute l’organisation au sommet du mouvement qui va se déplacer à Nouakchott. Un rendez-vous avec l’histoire dont les grandes lignes se résument à la longue marche des flamistes depuis les arrestations, l’emprisonnement et la mort de plusieurs d’entre eux suite à la publication du Manifeste du négro-mauritanien en 86 en passant par la déportation des milliers de négro-mauritaniens dont des centaines ont fini dans des fosses communes à Sorimalé lors des événements de 89 et l’assassinat de 28 soldats à Inal.
Le sens de ce redéploiement c’est la construction d’une autre Mauritanie pluriculturelle et démocratique
Adulés par les militants et honnis par le régime de Ould Taya, les FLAM veulent rentrer à Nouakchott par la grande porte. Ils ont en effet rendez-vous avec l’histoire en inaugurant prochainement leur premier siège à la Sebkha qui sera le symbole de leur intégration dans la société mauritanienne après trente années d’exil.
Cette histoire se confond avec la longue marche des flamistes depuis l’arrestation et l’emprisonnement des cerveaux du Manifeste du négro-mauritanien en 86 avant la mort de plusieurs d’entre eux dans les geôles de Oualata.
C’est à Nouakchott que le régime de Ould Taya a décidé en toute impunité de déporter des milliers de négro mauritaniens au Sénégal et au Mali et de massacrer des centaines de villageois agriculteurs et éleveurs à Sorimalé lors des événements de 89 avant d’assassiner les 28 soldats à Inal à la veille de l’indépendance du pays en 90.Le sens de l’inauguration prochaine des locaux des FLAM ne se résume pas à cette page sombre de l’histoire de la Mauritanie.
Il ne s’agit pas pour le président Samba Thiam et sa forte délégation de ressasser le passé mais de construire sur ces ruines une nouvelle Mauritanie où chaque communauté aura sa place ses droits et ses devoirs. Une Mauritanie pluriculturelle et démocratique.
En choisissant la Sebkha, les dirigeants des FLAM entendent se rapprocher des plus démunis et surtout les plus vulnérables notamment la population analphabète. Les observateurs s’attendent à plus de clarifications sur les intentions politiques du mouvement et les chances de réussite du redéploiement entamé depuis bientôt une année.
Cette interrogation est devenue aux yeux de la classe politique et de l’opinion publique, l’une des plus sensibles du fait que le mouvement a été longtemps diabolisé par le pouvoir et les extrémistes arabisants d’obédience nasséristes et baathistes.
Nul doute qu’on pourrait avoir un début de réponse dans les meetings populaires et conférences qui suivront l’événement prélude aux visites à l’intérieur du pays. Une seconde étape pour rassurer les populations et poursuivre l’implantation du mouvement. Ce qui va se passer dans les jours à venir est un nouveau test pour les FLAM pour la renaissance surtout qui devra passer par un suivi des options clairement affichées dans le cadre du redéploiement.
La piste pour la création d’un parti politique n’est pas à exclure même si l’expérience amère des militants anti-esclavagistes du RAG est encore toute fraîche dans les mémoires mais c’est surtout du côté du foisonnement des partis négro mauritaniens qu’il faudrait regarder.
Cette diversité n’est pas pour favoriser l’émergence d’un leadership nécessaire pour la convergence des luttes. L’essentiel pour les FLAM c’est de redonner confiance à toute cette frange de la population mauritanienne opprimée pour des lendemains meilleurs dont le fondement réside dans une société arc-en-ciel.
Source Baba Kane
boolumbal.org |
Dimanche, 15 Septembre 2013 21:22 |