Après avoir tenu pendant deux longues années en haleine l’opinion publique nationale et la communauté internationale les acteurs politiques de la majorité et de l’opposition sont en accordéon mais tenter de se mettre autour d’une table en vue de dialoguer pour trouver des points d’accords politiques qui pourraient sauver le processus démocratique.
Cette initiative qui intervient en pleine période de préparation des élections législatives et municipales à l’occasion desquelles, la CENI a déjà annoncé l’ouverture du dépôt des candidatures.
Au moment où les chances de voir tous les partis politiques notamment ceux de l’opposition radicale prendre part aux futures élections, et pendant que l’initiative du Président Messaoud Ould Boulkheir était presque rangée dans les tiroirs du Président Aziz, les protagonistes de la majorité et de l’opposition se sont «miraculeusement » mis dans des dispositions poussées de taire le langage de va-t-en guerre pour se consacrer à la recherche de solutions de sortie de crise.
Le constat est que les acteurs des deux camps semblent désormais prêts à dépasser leurs animosités personnelles pour gagner du temps et faire avancer les choses.
Cette fois serait-elle la bonne oserait-on espérer ? Tout porte à le croire avec les étapes préliminaires qui viennent d’être entamées dans le sens d’une entrée dans le vif du travail.
La désignation des commissions chargées de représenter chaque camp, les déclarations optimistes des acteurs engagés dans ce dialogue et la décrispation progressive du climat politique augurent d’une bonne apparence pour un dépassement des divergences qui ont longtemps pesé sur le paysage politique et social du pays.
Le temps serait donc devenu précieux pour les acteurs en pourparlers. Sans aller trop vite en besogne il faut relativiser les jugements tout en accordant des préjugés favorables à cette nouvelle ouverture politique qui commence à changer les humeurs depuis quelques jours.
Il faut nécessairement mettre en avant les intérêts nationaux et mettre de côté les vieux antagonismes qui pourraient à tout moment bloquer le dialogue ainsi que les questions de procédures rigides.
Nous pensons que les hommes vont accepter de bien jouer pour se montrer à la hauteur des attentes du peuple. Nous pensons qu’ils sont suffisamment avertis pour ne pas retomber dans les mêmes positions anachroniques qui ne font pas avancer la démocratie ni redonner la confiance aux mauritaniens qui n’ont que trop subi les querelles politiciennes de leurs leaders.
Le temps est assez court pour se perdre dans les vieux registres qui nous éloignent de la ligne d’arrivée. Si la volonté politique est réellement affirmée dans les camps en négociation, il ne sera pas question de revenir sur des préalables qui demandent assez de temps pour un timing qui ne peut pas dépasser quelques semaines au plus.
Dès lors un minima précis et politiquement convenable suffirait pour inscrire les élections dans la suite du processus démocratique où tous les acteurs se donneront la main enfin d’envisager une alternance politique crédible dans les prochaines consultations présidentielles.
Mais si nos hommes politiques cherchent à faire de la diversion et à entretenir une parodie de dialogue, ils n’ont pas besoin de gâcher du temps et d’abuser de la confiance du peuple. Osons tous croire à la fin de cette longue crise qui délivrera le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve !
Cheikh Tidiane Dia
Source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)
cridem |
Mercredi, 02 Octobre 2013 10:45 |