La rentrée scolaire et universitaire était au menu de la réunion hebdomadaire du dernier conseil des ministres.
Au lieu d’une nouvelle vision ou une approche en vue de rehausser notre enseignement, le gouvernement met l’enseignant dans la ligne de mire, par une consigne du président de la république insistant sur la lutte contre l’absentéisme des enseignants. Comme si tout le mal dont souffre notre système éducatif résiderait dans l’absentéisme.
Une décision assez loin, de ce que tout le monde attendait, traduire dans les faits les recommandations issues dés états généraux qui ont mobilisé tant de temps et tant de moyens.
La façon hâtive dont on avait parachevé les travaux, présageait bien qu’on n’accordait pas beaucoup d’importance à ce conclave national au profit de l’enseignement. Le mutisme d’aujourd’hui à l’occasion de cette rentrée scolaire, dénote bien de cette triste réalité.
Le ministre de l’enseignement secondaire, porte parole de ses autres collègues de l’éducation, a présenté une communication ayant trait à l’enseignement, se résumant surtout à des statistiques creuses et improductives. Il martèle que des mesures seront prises pour un meilleur suivi de la présence des enseignants sur le terrain, et c’est la panacée qui guérirait la plaie de notre école. Les prémices d’une nouvel le ère d’un enseignement de qualité, sont encore loin de voir le jour.
Certes, l’absentéisme est un des problèmes qui affectent l’école mauritanienne. Mais sa lutte serait vaine en passant par la méthode coercitive, seule la motivation peut amener l’enseignement à changer de comportement, tout le reste serait une peine perdue. L’acte d’enseigner ne permet la pression, et la contrainte, c’est plutôt une volonté et une conscience.
Enseigner ce n’est pas être présent dans la classe, enseigner, c’est tout un processus qui requiert chez l’enseignant une disponibilité entière. Les méthodes coercitives ne feront que rendre plus crétin l’enseignement qui transformerait l’institution scolaire en lieu de gardiennage des enfants. Triste sort pour nos bambins.
Harouna Cissé
Source : Le Quotidien de Nouakchott
cridem |
Dimanche, 06 Octobre 2013 16:07 |