Avoir le courage de ses idées |
Une partie de l’opposition a donc accepté comme prévu, d’aller aux municipales. Finalement, celle-ci a montré combien elle était capable de se renier. Finalement aussi, la révolution tant scandée ne sera pas. En tout cas, pas pour le moment ! Et pour cause : le courage manque aux initiateurs de la révolution. Ceux qui crient au pacifisme de leur action, confondent la félonie, la peur devant la mort avec la fermeté de la non-violence. Refuser de s’aligner, garder ses principes, pour défier un régime que l’on conteste et dont on exige le départ exige beaucoup de sacrifices. Ceci demande surtout beaucoup de témérité dont semblent manquer les leaders qui ont finalement accepté de participer aux élections qui seront finalement organisées selon les règles édictées par la Majorité ou plutôt, l’UPR. Partout dans les pays du printemps arabe que nous tenons tant à copier, ce sont les leaders qui ont d’abord accepté d’aller au "front". Ne pas aller aux élections dans les conditions que l’on connait est un acte de courage. Par expérience, beaucoup de Mauritaniens savent que la plupart de leurs leaders ne sont pas un grand exemple de courage. Ils ont tellement suivi ces ombres passionnées, harangueuses devant l’éternel, mais agiles et sprinteurs quand il s’agit de profiter d’opportunités. Une révolution en Mauritanie est bien possible. Mais encore faudrait-il que ceux qui la prônent soient armés d’abord d’une vision mobilisatrice autour d’un discours fédérateur ne donnant pas à certains l’impression que c’est la révolution d’un groupe socio-politique ou ethnique visant à perpétuer sa domination sur les autres. Ensuite, ils devraient savoir planifier leur action selon une stratégie à même d’assurer la continuité de l’action par le choix des moyens et des garde-fous de déstabilisation. Ils sont nombreux aujourd’hui les militants de l’opposition qui pensent que l’harcèlement du système doit se poursuivre. Les candidats à l’animation révolutionnaire doivent savoir que face à des régimes qui ne croient qu’en leur pérennité, il faut s’attendre à tout. Partout, des hommes et des femmes, des leaders et des citoyens anonymes ont payé le plus cher prix pour arriver à la liberté aspirée. Tant que nos leaders n’arriveront pas à mettre en place les mécanismes d’une contestation courageuse, réfléchie et non-violente, tant qu’ils ne se cramperont pas de manière résolue sur leurs principes, le système demeurera plus solide que jamais. Vivement les législatives ! MOMS. lauthentic |
Dimanche, 13 Octobre 2013 11:23 |