Selon eux, pendant qu’elle apaise ses partenaires de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) en leur disant que la candidature du parti aux élections législatives et municipales du 23 novembre 2013 n’est que temporaire, l’Union des forces du progrès (UFP) procèderait actuellement à la décompte de ses listes, des listes déposées en catimini pendant que son président conduisait les pourparlers avec le pouvoir. Par cette démarche, l’UFP et les Islamistes de Tawassoul qui avaient procédé à la même tactique, auraient, d’après les analystes politiques, beaucoup contribué à la position ferme du pouvoir à ne pas reculer la date des élections et à n’accorder aucune concession à la COD. Du côté du pouvoir, certaines sources soutiennent que le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz suivait à la minute le dépôt des listes candidates. Il savait ainsi d’office, qu’échec du dialogue ou pas, ces deux formations politiques de la COD allaient participer à son jeu. Ne recherchant que le nombre et la pluralité, la participation de ses deux partis de l’opposition radicale, lui suffisait comme viatique pour défendre la crédibilité de ses élections, selon les mêmes sources. Ainsi, pendant que les Islamistes avaient déjà déposé 156 listes le vendredi 4 octobre passé, l’UFP en avait déposé 26. Même s’il sera absent dans les deux Hodhs, au Tagant, au Tiris Zemmour, en Inchiri et à Nouadhibou, des zones de non prédilection, l’UFP a assuré tout de même sa participation dans ses fiefs traditionnels, notamment au Gorgol et au Brakna. 

A Nouakchott, l’UFP a ainsi choisi de ne boxer que dans six Moughataa sur les neuf que compte le District, notamment à Toujounine, Le Ksar, Sebkha, El Mina, Dar Naïm et Riadh, signant forfait à Tevragh-Zeine, Arafat et Teyarett. Au Brakna, l’UFP compte reprendre la commune de Boghé, tout en convoitant Dar Barka, Ould Birom, Maghta-Lahjar et Sangrava, dans une liste commune avec APP dans cette dernière localité. En Assaba, l’UFP n’a déposé qu’une seule liste, dans la capitale Kiffa, alors qu’elle bétonne au Gorgol, son terrain de chasse préféré. Ainsi, des listes ont été déposées à Kaédi, Djéol, Moït, Tekwabra, Mbout, Chelkhat Tiyab, Foum Gleïta et à Lahrach en duo avec EL Wiam. Au Guidimagha, l’UFP sera présent dans les confrontations à Sélibaby, Bouly et Ajjar, tandis qu’en Adrar, il participe à Aoujeft et El Medah. 

Beaucoup d’observateurs trouvent ainsi ambigu l’apaisement lancé par Ould Maouloud à l’intention de ses camarades de la COD, sur le caractère provisoire de la participation de l’UFP aux prochains scrutins, comme s’il cherchait à ne pas égratigner leur susceptibilité. Ils voient dans cette démarche une subtile manière d’y aller sans en porter le chapeau. Ainsi, le président Mohamed Ould Maouloud aurait joué à la victime, celle du chef esseulé mis en minorité par les manigances de son propre camp et menaçant de démissionner, tandis qu’une autre ponte du parti, Ould EL Khlil était monté aux créneaux, pour dénoncer une participation qui serait à ses yeux illégales car non entérinée par le Bureau exécutif du parti. Cette instance dont la réunion était prévue dimanche 6 octobre 2013, a été cependant reportée aux calendes grecques. Les observateurs trouvent cependant que personne n’a encore démissionné au sein de l’UFP. A la COD, les leaders du parti UFP viennent d’expliquer dans une note de clarification, que la décision de participer est encore temporaire. Ceux qui suivent l’évolution du pays, pensent cependant qu’Ils attendront la veille des élections pour faire connaître leur position. A ce stade, il serait difficile pour l’UFP de renoncer sous peine de créer la scission en son sein. L’option de la participation serait ainsi déjà prise, le camp des participationnistes se révélant plus fort que celui des abstentionnistes. Le plus subtil étant de rester logique avec la décision de la COD en écartant toute idée de trahison de la part du président Mohamed Ould Maouloud qui avait conduit les pourparlers avec le pouvoir et déclaré qu’il ne prendra par part à des scrutins sans des garanties de transparence ni d’équité. 

JOB.