Lettre ouverte à son Excellence Monsieur Mohamed ould Abd el Aziz. |
Monsieur le Président de la République, Nous vous avons soutenu et nous sommes convaincus que vous êtes animés d’une réelle volonté de construire la Mauritanie. Vous avez fait des réalisations qui ont changé la vie des mauritaniens et ceci confirme cette volonté incontestable. Cependant, nous craignions que les objectifs que vous visez soient remis en cause par les mauvais choix des hommes qui privent le pays de ses compétences et finissent (si cette pratique continue) avec l’effet de l’accumulation par détruire l’économie nationale et engendrer beaucoup de problèmes à notre jeune Etat. Cette crainte se justifie du fait que beaucoup de grands cadres expérimentés sont à la touche alors que certains non expérimentés et parfois non spécialisés dans le domaine en question se trouvent en charge de missions qu’ils ne peuvent pas remplir ! Le paradoxe est que la majorité des cadres au repos font partie du parti au pouvoir et ne sont pas tous mouvsidines. Pour apprécier l’utilisation de nos ressources humaines et essayer de trouver des solutions adaptées à notre contexte, nous suggérons de: 1) Identifier les postes politiques où les nominations peuvent se faire sur une base politique sur des critères propres au parti au pouvoir. 2) Identifier les postes techniques par secteur, définir leurs profils et créer une commission pluridisciplinaire au niveau de la primature. Celle-ci doit procéder au recensement des cadres par discipline et aider le Conseil des Ministres à faire les meilleurs choix. Il reste entendu que ces postes devront être ouverts à tous les cadres mauritaniens sans aucune discrimination pour raison politique ou autres. Ceci permettra une meilleure visibilité en ce qui concerne le suivi des carrières et garantir un certain niveau de transparence et d’équité, devenu nécessaire dans un pays où l’Etat n’a à distribuer que les postes de responsabilité. Il faut aussi souligner que l’existence d’une telle banque de données va limiter le phénomène de précipitation dont profitent certains pour nommer leurs proches en l’absence d’une procédure de nomination qui s’applique obligatoirement en cas de vacance de poste. Ainsi, notre pays, en appliquant le principe de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, va pouvoir optimiser ses ressources humaines dont toute mauvaise utilisation entraine des effets parfois destructeurs sur tous les plans (financier, économique, social, politique, etc….). Notons que notre administration a depuis toujours souffert des mauvaises nominations et qu’il est temps de mettre fin à cette pratique qui ne rapporte rien sur le plan politique pour la simple raison que la majorité de nos cadres sont devenus opportunistes. Pour illustrer la mauvaise utilisation de nos cadres, nous donnons quelques exemples de nominations où de situations qui ont même terni la crédibilité de l’Etat et restent parfois incompréhensibles : - Le cas Diombar : Un grand expert des finances qui a été nommé quatre fois dans un délai record comme s’il n’y a pas de financiers dans ce pays ou comme s’il était un homme à tout faire. - L’ex ministre des finances : aucune expérience en finances publiques en dehors d’un diplôme en gestion des aéroports. On se rend compte très rapidement qu’il n’est pas capable de prendre en charge le Ministère des finances. On pouvait économiser cette nomination pour ce ministère déjà perturbé. - Wali de Nouakchott : aucune expérience en administration. Il a été quand même remplacé par un ingénieur à l’Amextipe qui était lui aussi ambassadeur sans expérience en diplomatie. On dirait qu’il a été nommé Wali pour libérer sa place. - DG SNDE : Ancien ministre et grande personnalité politique, mais la SNDE qui confronte de sérieux problèmes liés à la mauvaise gestion de son ex DG (dont la nomination était une erreur monumentale) et à l’arrivée de l’Aftout Essahili avec ses contraintes à besoin d’un expert très expérimenté. - DG de la SMH : un homme qui a créé tous les problèmes à la Somelec. Il joue certainement un rôle de détournement du peu de pétrole dont dispose le pays. On ne peut pas de toute façon expliquer sa nomination par des raisons politiques puisque son propre frère est ministre d’Etat. - DGA Somelec : On a limogé Mr Lam Mamadou, le plus grand ingénieur de cette société et sa mémoire vive pour nommer un agent de banque à sa place. - Autorité de régulation : on a mis fin à la carrière de Mr Nani, un brillant ingénieur qui a réussi à faire du bon travail à l’Accès Universel, alors qu’un profil de juriste ou d’administrateur pouvait régler le problème de l’Autorité. On a aussi mis fin aux activités du premier adjoint de l’Autorité de régulation Mr Tall, l’un des plus brillants ingénieurs électriciens du pays. - L’accès universel : l’activité concerne essentiellement l’eau et l’électricité, mais l’ancien ministre qui vient d’être nommé est un grand spécialiste en télécommunications. - Cellule OMVS : Elle a été toujours confiée à un ingénieur. On a nommé cette fois –ci un jeune cadre financier pour s’occuper des vallées fossiles et des questions ultra-sensibles du fleuve. - Direction du Budget : l’expérience du nouveau directeur se limite au service financier du Maghreb arabe. - Direction des TP (infrastructures routières) : une nomination qui a privé le secteur des routes de deux grandes compétentes nationales (Mr Cheikh ould sid’Ahmed, limogé pour libérer le poste de Conseiller du PM à l’actuel DTP qui a ensuite chassé Mr Md Mahmoud ould Sidi un ingénieur spécialiste des routes, chargé actuellement des villes anciennes). - Direction CNH : Pour libérer le poste au directeur actuel, le secteur a été tout simplement privé de deux grandes compétences (on a limogé l’inspecteur général du MSAS, le Dr Sougoufara, un brillant docteur spécialiste en gestion pour le remplacer par le Pr Lo Baidy, une sommité nationale en Biologie qui quitte son vrai domaine pour s’occuper de la gestion). - On a confié des conseils d’administration à des gens sans expertise dans le domaine d’activité de leurs entreprises. Certains arabisants ont toujours recours au traducteur. - Etc …. L’IGE peut être chargé de compléter la liste de ces distorsions et proposer les corrections nécessaires. Par ailleurs, vous devez, Monsieur le Président (Président de tous les mauritaniens), observer le maximum de vigilance et ne pas suivre les conseils des destructeurs autour de vous puisqu’ils ne cherchent que leurs intérêts égoïstes alors que vous êtes tenus de défendre les valeurs suprêmes de la République. Ceux-ci vous font comprendre que des personnalités, des tribus et même des ethnies toutes entières sont contres vous, rien que pour semer les problèmes ; or en Mauritanie les convictions ne sont pas très profondes et les gens courent tout simplement derrière leurs intérêts. Sur ce plan, il faut que l’Etat traite les citoyens au même pied d’égalité, les faire participer à la gestion du pays dans l’équité et la transparence en évitant toute forme de discrimination pour garantir la pérennité de la paix sociale et enraciner les valeurs de l’Etat de droit. Dans ce cadre et à titre d’exemple, certaines irrégularités à caractère discriminatoires sur le plan politique méritent d’être analysées et corrigées. - Le cas des Idawali : les cadres Idawali ne doivent pas continués à être exclus de l’administration mauritanienne. L’Etat ne doit pas être contre une tribu. - Le cas des peuls : la présence des cadres peuls est faible par rapport aux deux autres ethnies négro-africaines, alors qu’il s sont plus nombreux et occupent plus d’espace que les deux autres ethnies cumulées. Il faut souligner que les grandes familles de cette ethnie sont pratiquement exclues des nominations. - Le cas ehl Charg : les grandes tribus de charg sont représentées par des femmes ce qui est une insulte en soi puisque dans leur culture ceci ôte aux hommes leurs pantalons (Mesdames : Cissé :Oulad Daoud, Moulaty : Mechdouf, Matty :Oulad Ennaçer, Messouda mint md Laghdaf : Laghlal, Nebghouha mint Tlamid : Tenouagiw). Naturellement, les cadres de charg ne sont contre la nomination de leurs femmes mais cela touche à leur honneur et prive ehl charg de pouvoir véhiculer leurs problèmes au Président dont la victoire est grâce à leurs nombreuses voix. - Cas des harratines : la priorité donnée aux cadres harratines dans les nominations pour les calmer ne contribue pas à soulager les problèmes de cette couche démunie. Il faut réfléchir sur des mesures directes et efficaces qui encouragent la scolarisation des enfants et relèvent le niveau de vie de cette couche. - Cas des deux wilayas favorisées : Le Trarza et Hod charghi se taillent à elles seules 60% des hautes fonctions de l’Etat. le Hod Chargui, en plus du PM et du DirCab du Président, dispose de 7 départements ministériels, 6 ou 7 ambassadeurs, 40% des grandes institutions et sociétés etc… . Le Trarza, en plus du Président, dispose pratiquement de tous les grands ministères (5 à 6). - Il faut ajouter à cela certaines incompatibilités que l’Etat à toujours évitées (le PM et le Dir Cab du Président ne doivent pas être de la même région ainsi que le Président de l’Assemblée nationale et le PM). Enfin, j’espère, Monsieur le Président, que ces indications avec les informations partielles à compléter puissent être approfondies par vos collaborateurs et permettront de me mettre en place des procédures pour les nominations afin d’optimiser le capital humains du pays et surtout de rompre définitivement avec des pratiques égoïstes conformément à votre engagement solennel devant tous les mauritaniens. Fait à Nouakchott, 27 février 2011 El Id ould Maatalla source: cridem.org
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Mardi, 01 Mars 2011 11:44 |