Aleg: Le casse-tête |
Au niveau de la ville d’Aleg où neuf listes se disputent la mairie et quatre les deux sièges de députés, la situation semble être particulièrement confuse pour le parti au pouvoir dont les cadres sont loin d’être d’accord sur les modalités pratiques qui leur assureraient la victoire. Tous les problèmes ont commencé après la sortie des candidats retenus pour défendre les couleurs de l’UPR au niveau des 21 conseils municipaux de la wilaya du Brakna. L’annonce de ceux devant compétir en son nom pour les députations a davantage mouillé l’argile. Certains groupes mécontents comme les militants de Mbagne, de Bouhdida de Dielwar ou de Dar El Barka entre autres n’ont pas hésité à choisir d’autres formations politiques pour présenter leurs candidats. Au niveau d’Aleg par exemple où l’UPR a choisi contre toute attente Mohamed Ould Soueidatt, un jeune cadre de la SNDE pour briguer la mairie et le duo Zeini Ould Ahmed Hadi, le frère du député sortant et Mohameden Ould El Bar, un inspecteur parrainé par Mohamed Abdallahi Ould Oudaa, l’administrateur directeur général de la Snim, tout ne devrait pas marcher sur des roulettes à cause de la vague importante de mécontentements que ces choix ont suscitée. Au niveau de la moughataa d’Aleg, deux candidatures portées par des mécontents devraient particulièrement donner du fil à retordre au parti au pouvoir. La première est celle d’Abdi Ould Maouloud de Bouhdida qui s’est résolu à se porter candidat sous les couleurs d’El Wiam. Selon les observateurs, sa liste est puissante grâce au soutien d’une majorité confortable constituée de tous les ensembles d’une commune démographiquement importante de plus de 9 à 10 mille électeurs considérée comme le plus grand réservoir électoral de la moughataa après l’arrondissement de Male qui en compte 13700. Normalement, si les choses se passent « sans histoires », la liste El Wiam de Bouhdida devrait remporter le scrutin dés le premier tour. La seconde liste a été présentée pour les législatives au niveau d’Aleg sous les couleurs du Parti de l’Unité et du Développement. Ses candidats, Mohamed Mahmoud Ould Agrabatt et Ahmed Ould Ebeibe sont soutenus essentiellement par l’ancien gouverneur de la banque centrale, Cheikh Sidi El Moktar Ould Cheikh Abdallahi et l’ancien ambassadeur Sidamine Ould Ahmed Challa, particulièrement très populaire dans la ville d’Aleg. Une sorte de croisade des anciens pour réajuster le tir maladroit d’une commission de supervision accusée par beaucoup d’avoir été copieusement manipulée par le Général Mohamed Ould Megett et l’administrateur directeur général de la Snim, Mohamed Abdallahi Ould Oudaa. Comme la liste municipale El Wiam de Bouhdida, la liste législative du PUD à Aleg devrait normalement passer sans trop de difficultés. Reste à savoir quelles consignes de vote les mécontents UPR d’Aleg donneront à leur important électorat par rapport à la liste municipale du parti au pouvoir. Pour qui voteront les amis de Sidamine qui a fraîchement débarqué à l’UPR mais qui n’a rien encore reçu en contrepartie puisque ni son jeune frère, le maire sortant d’Aleg n’a été reconduit, ni lui qui traverse le désert depuis plusieurs années n’a été réhabilité ? Et pour qui voteront les amis de Cheikh Sidi El Moktar fraîchement débarqué avec fracas de son poste de chargé de mission à la Primature et qui répète à qui veut l’entendre qu’il ne faut pas s’opposer au Makhzen ? Pour qui voteront les rivaux traditionnels du jeune candidat UPR, Mohamed Ould Soueidatt, ses deux cousins le fédéral Mohamed Ould Diahloul et Sidi Ould Youma obligés de faire contre mauvaise fortune bon cœur puisque la promotion du jeune Soueidatt leur porte forcément préjudice politiquement parlant. Les trois hommes qui sont issus du même ensemble traditionnel puisent du même réservoir électoral. Pour l’instant, le candidat UPR de la mairie d’Aleg ne peut compter que sur le soutien assuré de trois tendances importantes de l’UPR au niveau d’Aleg : Le groupe de l’ADG dont il est le candidat. Mais aussi des groupes de la Coordination de Dechra et de l’ancien ministre des affaires étrangères Dah Ould Abdi qui ont déjà clairement donné la consigne à leurs militants de voter pour le candidat du parti malgré les réserves qu’ils portent sur le choix de celui-ci au niveau d’Aleg. Devant tous ces atermoiements et ces incertitudes, les jeux restent encore ouverts à Aleg où tout peut arriver.
Ben Abdalla. lecalame |
Dimanche, 10 Novembre 2013 15:08 |