Après le viol et le meurtre de la petite Kadji Touré, le 27/10/13, un présumé coupable a été interpellé, arrêté. Il parait qu’il s’agit d’un certain Mamadou Keita : ouvrier (maçon) et père de quatre enfants…

Des articles sortent de toute part sur le net, précisément sur cridem, tantôt accusant ce suspect et allant jusqu’à s’argumenter à travers des propos sous forme d’aveux, soit disant, faits par le suspect lui-même, tantôt l’innocentant en s’appuyant, également, sur des propos laissant croire que le présumé coupable  dit plaider non coupable durant son jugement…

Alors, à qui et à quoi, il faut croire ? Est-il coupable ou innocent ?

L’Etat mauritanien est-il incapable d’élucider cette affaire de Kadji ou, du moins, de culpabiliser ou d’innocenter ce père de famille ?

Je n’évolue pas dans un monde scientifique mais je me pose de tas de questions sur cette affaire qui a lieu dans un contexte où la science, je ne dirai pas à atteint son paroxysme mais, a extraordinairement évolué de façon miraculeuse.

Après le meurtre de la petite Kadji, l’autopsie a révélé qu’elle a été violée avant d’être assassinée. Cela signifie qu’il y a(vait) une possibilité, une facilité de retrouver le coupable à partir de l’établissement du profil d’ADN du prédateur prélevé au niveau, précisément, du sperme pris du vagin de la défunte ou, au cas échéant, d’autres preuves, traces trouvées sur les lieux du crime.

Cela  a-t-il était fait ? Je pourrais dire oui tout en restant sceptique, très sceptique voire trop sceptique sur les enquêtes policières et judiciaires de notre pays, notamment sur les tenants et aboutissements.

S’il est vrai qu’un suspect a été arrêté, nos autorités compétentes vis-à-vis de cette affaire devraient se comporter de façon plus respectueuse et crédible en mettant en exergue leur expertise et en se référant aux analyses médico-légales et à leurs experts le plutôt possible pour élucider cette affaire, à ce qui ne reste, sur un plan : en incarcérant ou  en libérant ce suspect.

Si la Mauritanie n’a pas les moyens de mener de telles analyses – ce qui est désolant mais pas étonnant de notre pays qui a plus la tête ailleurs, euh bien, que les prélèvements d’ADN (du suspect et du coupable pris de son sperme ou des preuves matérielles trouvées sur la place du crime) soient envoyés ailleurs, dans un pays doté de ces moyens scientifiques afin d’élucider la présomption de monsieur Keita, ce père de famille arrêté à raison ou à tord.

C‘est à partir de ces preuves matérielles - confirmant ou infirmant l’implication de ce suspect - que la justice devrait être faite. Aussi, le peuple « psychosé » devrait être tenu informer de la situation, du verdict : il en a vraiment besoin, c’est son droit…

Ce n’est pas croyable que les sphères compétentes ou autorités ne fournissent pas plus d’éléments d’information  à la population sur cette affaire, sur ce suspect – à moins que je ne sois, personnellement, au courant de cela… 

Si la Mauritanie est incapable de se situer par rapport à cette présomption et, continue à nager en surface dans cette affaire, cela montre vraiment et réellement, une fois de plus, les limites de notre pays.

Si ce pays ne parvient pas à élucider cette simple affaire, euh bien, mes chers compatriotes, n’espérons pas voir des miracles judiciaires se produire sur de tas d’autres affaires, latentes ou manifestes, simples ou beaucoup plus complexes. Dommage mais c’est vrai !

Ce n’est pas croyable quand nous constatons que dans certains pays, des affaires beaucoup plus mystérieuses, délicates, compliquées, complexes et d’antan que celle-ci sont mises sur table afin de faire éclater la vérité et cela grâce à une bonne volonté étatique exprimée par tous les différents moyens et stratégies extraordinaires déployés et véhiculés…

La Mauritanie ne jalouse-t-elle pas ces pays, ses homologues ? N’est-elle pas préoccupée par l’équité judiciaire de ses enfants ? Une affaire à suivre…

Baye Tidiane Diagana

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