Mauritanie : ISCAE , Les profs vacataires se rebiffent |
A l’Institut Supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises de Nouakchott, les professeurs vacataires constituent l’essentiel du corps professoral. Malgré la présence de titulaires, les vacataires assurent l’essentiel des modules qui sont dispensés dans cet établissement relevant du Ministère de l’Enseignement Supérieur et disposant d’un budget autonome. Cette catégorie socioprofessionnelle se rebiffe suite au premier versement des salaires de plusieurs mois cumulés. Professeur, j’ai choisi de quitter, depuis le début du mois de novembre, cet Institut que j’ai vu naitre et grandir en raison de cet arsenal de mesures prises par la nouvelle direction pour réconforter l’administration centrale au détriment du corps professoral, des étudiants et de la qualité des contenus. Les échos et les confidences authentiques qui me parviennent de loin, de mon ancien Institut, ressassent que les mesures prises ne vont pas dans le sens de l’amélioration des conditions de travail mais dans l’intérêt individuels de ces véreux, invisibles sous l’ancienne direction, qui ne cherchent qu’à effectuer des ponctions sur un budget, quitte à mal payer, cherchant à influencer le nouveau directeur connu pour son intégrité, en surfant sur son inexpérience, sa jeunesse et sa générosité. Les professeurs vacataires ont exprimé leur mécontentement suite au versement des salaires de plusieurs mois cumulés en l’occurrence les mois d’octobre, novembre et décembre. La somme versée pour chaque professeur ne correspond même pas à la moitié du montant dû. Et pour cause, les heures effectuées ont été calculées non pas via un système de pointage systématique mais par le comptage des fiches pédagogiques que les professeurs remplissent et signent à la fin de chaque séance. Toutefois, ces documents n’ont pas mérité tous les soins qu’ils doivent avoir pour la conservation et le traitement. Certains de ces documents disparaissant entre les mains des délégués de classes ou des surveillants qui les font parvenir à l’administration centrale qui, le plus souvent, brille par des absences répétées et par la nonchalance pour ce qui est du suivi des fiches pédagogiques et des absences, ne s’intéressant qu’aux questions financières. On n’a pas besoin d’être un expert comptable pour savoir que ces documents ne sont pas adéquats pour bâtir une comptabilité fiable. Au contraire, la comptabilité doit se faire sur la base des documents fiables à la suite d’un système de pointage efficace et efficient qui se fait au fur et à mesure, pour éviter les retard de paie, et qui ne peut faire l’objet d’aucune contestation. Un dispositif de pointage électronique facile à mettre en place serait une solution au nom de la transparence et du respect du code du travail. Les professeurs vacataires entendent saisir le directeur général de l’Institut pour qu’on les rétablisse dans leurs droits. Sinon le départ de professeurs se poursuivra et handicapera sérieusement le fonctionnement même de l’établissement, qui déjà, manque cruellement de professeurs dans certaines disciplines. Pour arrêter cette hémorragie de ressources humaines, l’Institut doit mettre l’intérêt général au centre de son action au service d’un Enseignement Supérieur de qualité. Le budget issu du contribuable mauritanien et de ses ressources naturelles, affecté à l’Institut pour former les fils du pays, doit être utilisé à bon escient et non servir les intérêts personnels d’une administration qui brillait par les absences sous l’ancien directeur et qui sautent sur les nouvelles opportunités qu’offrent l’inexpérience et la jeunesse du tout nouveau pour rebondir en s’attaquant aux droits inaliénables du travailleur défendus dans le code du travail en ce qui concerne la rémunération. Le nouveau chef d’établissement doit faire preuve de plus de vigilance et de lucidité pour que ces véreux ne ternissent pas son bilan à la tête de l’Institut Supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises. Le nouveau directeur ne doit pas compter sur les gardiens du temple financier que sont le comptable, le secrétaire général et le directeur des études pour administrer cet Institut en ce qu’ils avaient déserté leur bureau sous l’ancien directeur qui ne se laissait pas faire par son expérience en administration et en comptabilité. Il devrait, par contre, changer d’équipe pour prendre de la hauteur et pour mener au bon port les reformes nécessaires, sur lesquelles je me suis appesanti longuement et en profondeur dans mon précédent posting sur Cridem « ISCAE : changement de directeur mais sans rupture en profondeur» et qui a valu plus d’un millier de lecteurs et une dizaine de commentaires. Sidi Mohamed Universitaire |
Dimanche, 12 Janvier 2014 14:09 |