La force des gabégistes |
La Mauritanie ne compte aujourd’hui aucun prisonnier d’opinion ! Une bonne chose… qui se détériore et perd toute sa valeur, quand on constate qu’au même moment, malgré l’opération mains propres menées tambours battants par le président de la République, aucun de ces nombreux responsables accusés de laxisme de détournement de fonds et dont certains ont été reconnus coupables, ne séjourne en prison. Le président Ould abdel Aziz qui avait fait de la lutte contre les gabégistes, un cheval de bataille, semble avoir désarmé. Le système l’a finalement pris en otage, l’amenant à de meilleurs sentiments à l’endroit des gabégistes. En effet, l’homme, au lieu d’envoyer tous les gabégistes du système à la fameuse prison d’Aleg -qu’il avait construite à cette fin- s’est subitement mis à les épargner, voire à les réhabiliter. Nombre d’entre eux dont le nom était, d’une manière ou d’une autre, lié à la gabegie, à la mauvaise gestion et le détournement des deniers publics, bénéficient d’égards particuliers. Aucun des budgétivores notoires parmi les hauts responsables des derniers régimes, n’a eu à répondre à une faute de gestion. Et pourtant, ce ne sont pas les motifs qui manquent, les scandales de gestion, de détournements, d’abus d’autorité et de concussion se multipliant à longueur de semaines ! L’omerta observée dans la gestion des fonds des fameuses institutions (Conseil constitutionnel, Cour des Comptes, Conseil économique et social, CENI, etc.) inquiète et leurs gestionnaires se servent comme ils le veulent, certains qu’ils sont de leur impunité. Plus grave, les rapports de l’IGE accablant des hauts responsables sont souvent tout simplement classés sans suite. Mieux, il est même arrivé, selon la presse, que les "hautes autorités du pays" donnent ordre à des équipes de contrôleurs de décamper sur le champ et de ne pas se retourner alors qu’elles faisaient leur travail dans un département ministériel. Plus encore, les règles régissant l’attribution des marchés publics ont été tripotées, amendées, abrogées, sans que l’on sache à quel but. Et plus grave encore, des citoyens qui crevaient la dalle il y a peu sont devenus de grandes fortunes maitrisant l’économie. Ce sont les propriétaires de licence de prospections minières, les bénéficiaires d’agréments de banques, les gros importateurs… Le Président de la République est sans nul doute dépassé par ce qui se passe. Tout se fait et se conduit au contraire de ses actes et de ses promesses de mieux conduire les affaires… Comme ces commerçants véreux et sans pitié, détourneurs de fonds publics, habiles managers » qui fixent les lois du marché, suçant le petit peuple jusqu’à la lie. Un jour viendra pourtant où ceux-là qui ont fait du mal au pays et au peuple paieront. Fatimetou Mint Cheikh |
Mardi, 01 Avril 2014 16:51 |