La démission d’une opposition |
Au vu du tournant opéré en Mauritanie et fortement marqué par l’avènement d’une véritable ère de réconciliation nationale, d’une adhésion affichée à un islam tolérant, de relance économique unanimement reconnue, de volonté de dialogue et de construction nationale,
il est inacceptable qu’une certaine opposition continue de nier le grand apport de ce changement qui crève les yeux. Mais au grand dam de celle-ci, les mutations réelles et palpables sont justement appréciées à leur juste valeur par le peuple mauritanien qui en bénéficie fort bien dans son ensemble. La Mauritanie dispose d’un cadre institutionnel extrêmement solide à travers le pluralisme politique qui est garanti, la démocratie du suffrage qui est étendu à toutes les élections, locales et nationales. On peut dans ces conditions s’interroger sur la véritable nature de l’abstention de certains partis réputés de l’opposition de concourir à l’expression des urnes. Cette abstention s’analyse en un déni de démocratie. Ceux qui sont à l’origine d’une telle approche ne veulent pas d’une Mauritanie démocratique. Ils sont nostalgiques des pratiques censitaires d’antan où les présumés représentants de la communauté disposaient des voix de la collectivité pour se tailler des privilèges au détriment de ceux qu’ils sont censés représenter. Quand le pouvoir central accédait à leurs doléances, ils s’empressaient de lui tendre la main. Quand il refusait de se plier à leur volonté, ils trouvaient là prétexte à toutes sortes de récriminations. Les voix de leurs mandataires n’avaient d’intérêt à leur égard que par rapport à ce qu’elles rapportaient. Elles constituaient un fonds de commerce, une source de privilèges.
Pour ces présumés opposants, le vote n’est pas un droit qui appartient à tous mais une fonction que l’on peut modeler selon son bon vouloir en s’abstenant de l’exercer ou en retirer l’exercice aux autres sous l’empire d’intérêts bassement mercantiles. Il s’agit là d’une attitude révélatrice d’une volonté de contenir le droit à l’expression des autres dans les limites qu’on a soi-même déterminées. C’est la forme la plus violente de la dictature. Il n’est pas compréhensible qu’en se privant d’un droit on veuille en priver ceux qui vous ont désigné pour que vous leur garantissiez l’exercice de ce droit.
La Mauritanie est une démocratie représentative où les élections sont prépondérantes et ponctuent de manière quasi quotidienne la vie de tous les citoyens. Dans ces conditions les partis et groupements politiques qui s’opposent à l’expression du suffrage, renoncent par là même à leur mission première qui est de concourir à la formation et à l’expression de la volonté politique. |
Vendredi, 20 Juin 2014 20:52 |