On raconte qu'une femme musulmane, d'une extrême nervosité, accusa son époux un jour qu'il privilégiait sa coépouse (ce qui est interdit par l'islam).
Comment? dit-il étonné, je vous traite de façon strictement identique. Dans ta prière, rétorqua la femme excédée, tu cites les noms des enfants de Voulana et tu omets sciemment le nom du mien.
C'est à partir de ce moment sacrilège que le pauvre homme fut obligé de falsifier sa prière en disant : "ceci se trouve certes dans les manuscrits anciens d'Abraham, de Moise et de Demba."
"Que ton histoire est longue, O lapin poursuivit par les chiens." Comme disent les maures.
Cette anecdote, me rappelle étrangement cette marmelade linguistique dans laquelle nage notre pays et qui semble ne jamais prendre fin.
D'une part les négro africains qui tiennent à la langue française, à défaut de l'enseignement exhaustif de leurs langues national, et d'autre part le maure qui souque ferme pour imposer "La langue de l'islam, langue du prophète et des gens du paradis." Une langue, bien sûr qui lui garantit une certaine supériorité et certains avantages sur l'autre.
Une façon de signifier "Tu es obligé de m'affronter sur ce terrain ou je suis le plus fort." Ce qui naturellement engendre la crainte, la révolte et la répulsion chez l'autre.
Regardez toutes les missions diplomatiques accréditées dans notre pays. Elles recrutent des professeurs pour apprendre le Hassaniya, le wolof, le Puular, le Soninké. Un moyen d'intégrer notre société. Ils payent pour le fond, vous vous déchirez pour la forme. Elles ont opté pour le bénéfice, vous avez choisi l'amalgame.
Quels héros de la cause nationale, vous êtes!!!!!!!!!!!
Des gesticulations politiques qui dénotent d'une convoitise, qui n'est plus un secret pour personne.
A mon humble avis, une grande dose d'hypocrisie, fuse de ces débats stériles qui non seulement ne mèneront nulle part, mais constituent en plus, un préalable malsain, qui n'a que trop duré et qui conduit inévitablement vers une fosse commune, ou seront ensevelies lâchement, la cohésion nationale et la paix entre les citoyens.
Un déluge d'interventions, de débats de vociférations, de tables rondes carrées, triangulaire, hexagonales, qui vise tout sauf l'intérêt de la Mauritanie. Pouvez-vous concevoir un pays ou être médecin requiert la présence de quatre ou cinq traducteurs pour dire à chaque malade de nationalité différente, et qui tient à ne respirer que par sa "langue nationale", ou "son arabe sacré", malgré la sacralité duquel il n'est pas pressé d'aller au Paradis, de prendre ses médicaments a des heures régulières, pour ne pas casser la pipe?
Imaginer qu'un imam dans une mosquée, à chaque fois qu'il veut transmettre un message de Dieu, soit obligé de faire cette longue et pénible gymnastique " Allah a dit." "Alla nène" "Alla owi", "Ghalallahou". Ça vous prendrait une éternité pour accomplir une prière.
Soyons lucides et sérieux. Arrêtons de nous tancer mutuellement pour des vérités par lesquelles on veut instaurer des mensonges.
Les maures ne sont ni les gardes chiourmes de l'arabe, ni les maîtres exclusifs de l'islam. Les Ba, par exemple, fondateurs des écoles "Al Fallah", qui ont inondé ce territoire de sagesse de bonnes paroles et de préceptes religieux dénués de toutes falsification, et purifiés de toute velléité tyrannique, ne sont pas des arabes. Ils ont enseigné l'arabe aux arabes dans ce pays arabe. Ils ont étayé l'exégèse aux exégètes dans cette république islamique. L'arabe n'appartient à personne et l'Islam est la religion de tout mauritanien qui l'adopte.
Au temps du prophète (psl) ceux qui ont porté très haut l'étendard de la nouvelle religion n'étaient pas essentiellement des arabes. Abou Mous-ab arroumi, comme son nom l'indique était romain. Bilal ben Rabah était abyssinien (actuelle Ethiopie.), Selmane al Varissi était perse.
Parmi les tabiines ceux qui ont fait la fierté de l'islam en même temps que celle de l'arabe, n'était pas arabe.
Al Boukhari était un indien, Al albani, un albanais.
Au niveau de la langue arabe elle-même, l'exemple des exemples que nous suivons en matière de grammaire et de syntaxe, arabe, Sibeweyhi était perse. Et bien d'autres : Ibn Sina, plus connu chez les européens par le nom d'Avicenne, Al Khawarizmi, Al Bayrouni ibn Baytar.
L'empire Ottoman, de Turquie a fait prospérer la religion islamique, plus que tous les arabes réunis.
Je pense sincèrement et de façon dépassionnée, qu'il faut arrêter ces cinémas, qui troublent le rachitique développement de ce pauvre pays, déjà dévoré par beaucoup d'autres prédateurs.
Intimider les gens par les discours musclés ne mène nulle part. Repousser les gens de l'arabe est un crime contre la Mauritanie et son peuple. Rien qu’à voir l'autre soir, le docteur Abdeslam s'adresser au président des FLAM, monsieur Thiam dans une langue qu'il ne comprend pas, le fixant comme un enfant qu'on veut surprendre en faute, dévoile un jeu pas saint de ceux qui veulent intimider par ce qui ne leur appartient pas.
Nous avons vécu une éternité, sans prendre conscience de cette différence de langue, qu'on nous sort aujourd'hui, comme un péché contre l’Éternel.
La sagesse est de trouver un consensus, qui prendrait le temps qu'il faut pour donner aux générations futures les mêmes chances de parler l'arabe que leurs frères maures.
Si nous voulons faire de l'arabe la langue nationale, outil de notre entente et de notre cohésion.
Entre temps trouver une formule d'utilisation du français ou de gestes mimiques pour aller cahin-caha sur les traces de ce monde, qui nous jetterait bientôt sur les étagères des musées de la préhistoire.
Le négro africain doit savoir que le français n'est pas sa langue maternelle et que les décisions d'intégrité du pays sont applicables à tous les citoyens, suivant une juste procédure, bien sûr. Enseigner machinalement tous ces dialectes dans un pays équivaut à cautionner l'instauration d'un dialogue de sourds, qui nous amènerait pour sûr, à ne plus distinguer entre "Bonjour" et "Ta gueule hibou lugubre".
Ce qu'on peut faire en retour, c'est de donner dans les recrutements de médecins, professeurs avocats et dans les secteurs publics et parapublics, la priorité à celui ou à celle qui maîtrise le plus de langues nationales.
Je répète que la langue n'est qu'un moyen. Et avant de s'accrocher au moyen, on doit d'abord respecter l'essence de la foi, de la pensée ou de la science. Il est inutile de brandir une langue, qui il est vrai est sacrée pour notre religion, quand on n'accompli même pas la prière, la zakat ou le jeun. C'est une hypocrisie manifeste. Rien n'est plus hypocrite que de clamer sur tous les toits qu'on "tient" à la sacralité de l'unité nationale, quand on s'acharne des mains et des pieds pour morceler le pays!!!
Le négro mauritanien doit impérativement se départir de ce complexe.
Les autres peuples ne s'accrochent pas à une langue donnée, mais choisissent parmi les langues disponibles, celle qui leur ouvrirait les portes sur le maximum de sciences : La physique, la biologie, l'aviation, les mathématiques, l'informatique, la médecine, l'agriculture etc.…
Ces dissensions du paléolithique ne sont plus d'actualité.
Si les générations anciennes ont été dénaturées par la politique dans le passé récent, qu'elles acceptent aujourd'hui, avant de disparaitre, par altruisme, et pour l'intérêt de leurs enfants de donner la chance aux générations suivantes de se comprendre et de se côtoyer sur un terrain plus logique et plus honnêtement acceptable.
Depuis 1966, cette année de la catastrophe nationale, ou les frères se sont affrontés et se sont entre tués pour une futilité inexplicable, nous avons toujours des candidats, chefs cuisiniers de la séparation, qui nous divisent et clament tout haut qu'ils "combattent" et "parlent" en notre nom.
Nous leur disons aujourd'hui STOP. Vous avez fait assez de mal. Mangez-vous hors du pays et bon appétit pour l'hyène quand elle se repaît du cadavre de l'âne.
Mohamed Hanefi. Koweït. |