Les bévues du Ministère de l’Orientation Islamique et de l’Enseignement Originel responsable de l’échec du colloque sur les dits séquelles de l’esclavage : |
Les bévues du Ministère de l’Orientation Islamique et l’Enseignement Originel se résument dans : Le dernier colloque sur l’esclavage organisé par le Ministère de l’orientation Islamique et de l’enseignement Originel n’a finalement rien apporté de neuf ni de positif en termes de stratégie d’éradication des pratiques avérées de l’esclavage que Ould Ehel Daoude et le Premier Ministre s’évertuent à réduire contre vents et marées à réduire en manifestations de séquelles d’esclavage. Plusieurs résistances et déficiences criantes relatives aux visées passées-récentes de certains théologiens, à l’histoire peu glorieuse, sollicitées dans ces journées pour assurer une certaine légitimité jurisprudentielle sociale et politique au code noir de l’esclavagiste local, ont contribué à discréditer la rencontre. Du coup il celle-ci s’est vu vidé de son contenu et devient, contre toute attente, un non évènement, tandis que les abolitionnistes et les progressistes tous azimuts s’attendaient à une manifestation grandiose qui puisse enfin réconcilier les mauritaniens avec eux-mêmes. Ces résistances et ces déficiences, à la fois, multiformes et multidimensionnelles ayant caractérisé le conclave peuvent être résumées dans les éléments insolites ci-après : 1- L’organisation du colloque sous les auspices d’un Ministre, naguère démis de ses fonctions pour avoir justifié la légitimité de l’esclavagisme par l’un des exégètes du code noir de l’asservissement abrogés partout sauf en Mauritanie où ils sont encore en droit de cité, à savoir Khalil. Cela a eu lieu dans une émission diffusée sur les ondes de Radio du Coran ; 2- Le choix d’esclavagistes fossilisés à l’instar de Ethmane Ould Ebil Ma’ali dont le nom revient dans plusieurs affaires racistes et morales dont les victimes ne sont que des esclaves et anciens esclaves au premier rang desquels figurent les Haratines, notamment les Haratines de sa localité, Eguerj, se situant dans le département de Maghta lahjar). Ses attitudes et ses agissements de féodal invétérés l’ont disqualifié lors de candidature au poste de chef spirituel de la confrérie familiale lequel a fini par échoir à son frère. Tout le monde se rappelle encore son refus de saluer main à main les Imams haratines reçus dans son cabinet de Ministre de l’Orientation Islamique et de l’Enseignement Originel tout comme le bruit médiatique et les réactions qui s’en sont suivis. 3- L’absence absolue de fatwa sans équivoque devant attester l’illégitimité réelles de l’esclavagisme à la mauritanienne, où les esclavagistes forts des gloses dites exégèses, les théologiens et certains esclaves abrutis citent insidieusement et de façon fort fallacieuse la responsabilité de l’Islam pour en justifier les pratiques ; 4- L’absence d’appel à un retour systématique et inconditionnel au Coran et à la Sunna, seules et uniques sources de l’Islam mais aussi le manque de courage quant à envisager une révision complète des exégèses relatives à l’esclavage, spoliant les droits matériels et spirituels des esclaves et anciens esclaves (héritage, mariage, prière de vendredi, l’imamat ou la régence, la dot, l’accession à la propriété terrienne, la dignité, etc.. 5- L’occultation par le système en place de tous les dangers inhérents aux positions figées de certains maîtres endurcis et autres esclaves endoctrinés, tous opposés à l’abolition parce qu’ils prétendent que la libération prêchée par la loi mènerait à l’hérésie. 6- L’entretien d’amalgame par certains conférenciers tenant à établir des comparaisons gratuites tout le long du colloque aux relents de diversion pour de parallélisme pernicieux pour mettre en exergue des prétendues similitudes entre l’esclavagisme tel qu’il est vécu en Mauritanie et ceux des Omeyades, d’un côté, et des Abbassides, de l’autre. Ils n’hésitent pas à traiter les Haratines de mawali et/ou de Mamlouks lequel mot relève du jargon esclavagiste de la période de décadence. Cette manœuvre n’est point fortuite. Elle relève au contraire d’une volonté manifeste visant à installer la confusion dans les esprits, accorder une certaine la légitimité à l’esclavagisme ; tourner en dérision les contestations historiques des antiesclavagistes ainsi que le large élan de solidarité que suscitent la cause aux plans national et international. L’autre visée – et non des moindres – des instigateurs de telles idées, c’est la volonté de dissimiler la forfaiture de leurs aïeux dont la reconnaissance accorderait aux esclaves et anciens esclaves le droit de mémoire et imposerait à l’État le devoir de leur présenter officiellement ses excuses et adopter une politiques de discrimination positive susceptible de gommer toutes les différences et leurs corollaires. Hélas la rencontre a échoué de façon cinglante à émettre un avis sans appel contre les pratiques esclavagistes ; 7- L’échec total des autorités nationales et religieuses à déstructurer le prétexte religieux encore utilisés pour justifier et maintenir au XXIème siècle des hommes dans les serres de l’asservissement, en occultant les questions de fond pour axer le débat sur le superflu. Grand était le rêve de voir la réflexion de nos théologiens conduire vers un avenir que caractérise le sens des enseignements originels de l’Islam tolérant et respectueux de la dignité du musulman, conformément au hadith du prophète Mohamed (PSL) qui dit : « Tout le musulman pour le musulman est interdit. Son sang, sa dignité et ses biens. » Pas d'exception en vue. D’ailleurs Allah dit que "mépriser ou médire de son prochain équivaut a dévorer le cadavre de son frère." ? En effet, nous aurions aimé rompre complètement avec l’état de méfiance et de timidité qui nous mènent droit au conformisme réactionnaire que bénissent conservateurs et obscurantistes grégaires. Professeur Ethmane Ould Bidiel Email : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. |
Mercredi, 19 Novembre 2014 19:02 |