L’AFRIQUE FRUSTREE PAR CES TEMPS DE CONFLIT |
Généralement dénigrée par son insuccès économique, l'Afrique a déployé ces quatre derniers mois des efforts immenses pour résoudre le conflit ivoirien. Même ceux qui n'accordent que peu de crédit à ce continent ne peuvent que s'incliner devant la volonté mise en scène et la foi débloquée pour réaliser une image idéale du continent tel qu'il souhaiterait lui même se voir. Après moult consultation, moult navette Nouakchott - Abidjan, Abidjan - Addis Abeba les solutions, les accords proposées peinaient à se mettre en place. Pour éviter le scénario du pire, le chaos, le sang, le choix politique a porté sur la prise bras le corps de l'approche civile. Il y a eu autant de négociation de la CEDEAO que de piste de sortie de crise de l'U.A. mais la principale difficulté de cette action politique est l'incapacité de l’Afrique à faire entendre son message à l'administration de Gbagbo, ethnicise exclusiviste, raciste, narcissique, têtue. De provocation en provocation, Gbagbo change la façon de taper, l'U.A la CEDEAO change de compromis, de façon de danser, comment pourrait il y avoir d’entente là où il n’y a que volte-face, trahison entêtement ? La duplicité qui forme la nervure « prénatale » de tout les stratégies politiques du président sortent ne conduit – elle pas nécessairement à la dissonance ? Le dialogue n’est il pas toujours suspendue à la disposition au dialogue ? A mon avis il y a de trop de silence, d’amitié. Ce qui est pour moi une certaine façon de parler : une complicité de type « frères devant misère, Egaux devant l’ennemi » bloque un problème digne de solution. Pourquoi ? Gbagbo a assèche toutes les disponibilités, réfute toutes les idées qui rassemblent, l’U.A opère des médiations, qui n’engagé à rien. Ces solutions sans fonds reçoivent le nom de retenue. La maigreur des décisions prises, Fait apparaître les divisions béates, des polémiques politiciennes. On constate surtout l’échec d’un continent sans muscle. Pourvue de cette handicape l’ U.A plonge encore tête baisse dans le problème libyen. Cet héroïsme a value une mise en marge. L’ingéniosité de l’OTAN vient du fait qu’elle a ruiné les projets adoptés à Nouakchott. Le choix de passer outre les décisions de l’U.A a opère une offense politique. L’OTAN en ce jette voracement sur le cas libyen, exhibe sa force et suggère que toutes propositions de sortie de crise digne de ce nom ce doit de faire attention aux intérêts des colosses. L’immixtion extérieur dans les affaires africaines atteste du flottement, de l’incapacité du continent a prendre en charge son propre destin : une coercition forte entrave son dynamisme. L’Afrique n’est pas libre. Comme le souligne Hobbes, je ne suis libre que dans le cas ou je suis en mesure d’exercer une capacité sans subir de contrainte. Le socle de la liberté réside dans l’absence d’empêchement extérieur. L’Afrique est non seulement entravée par des chaînes ; par là même privée de pouvoir, mais elle est aussi clouée au lit par une incapacité de faire quoi que ce soit sans recours à la logistique de la « vieille Europe ». N’eut été le parapluie français Gbagbo aurait-il ouvert la négociation ? Là réside le pêche originel du continent, la source de ses faiblesses. Puisque c’est l’économique qui détermine la politique, l’Afrique doit, si elle veut conquérir son indépendance, affûter la qualité de ses stratégies de développement. Au lieu de combiner inefficacité, autoritarisme, clientélisme elle doit tout faire pour détenir un poids économique ; et faire de cet atout un instrument de puissance diplomatique. Si aujourd’hui la chine, l’inde, le brésil pèsent de plus en plus dans l’interrègne USA – UE, au point de devenir acteurs incontournables, c’est que la qualité de leurs dirigeants et choix politiques sont crédibles. En Afrique, par contre, le gaspillage des énergies, le folklore, l’absence de personnalités charismatiques font que le catalogue des échec, des impasses reste infiniment plus riche que celui des réussites. L’Afrique ne mérite pas encore le respect de la conscience internationale. C’est dire que le développement présuppose une logique interne et externe sans laquelle aucune personnalité ne sera digne de respect : politique saine, assurance des débouchés, apport des investissements, produits compétitifs, système éducatif conséquent, infrastructures disponibles, l’équité, clé de la paix publique. Réunir ces conditions n’est – ce pas hautement aléatoire dans un continent par essence conflictuel ? Nos fables ont ouvert la porte à l’assistance technique, financière, à l’ingérence en un mot. L’absence de bonne politique a empêche la mise en place d’appareil privé et public à même d’assurer l’accès de nos produits à l’age adulte. Il est urgent que l’Afrique soit forte. Sa situation actuelle ne, ne lui laisse pas d’alternative : elle doit devenir une puissance, c’est seulement ainsi quelle marquera sa présence dans le monde.
SY ALASSANE ADAMA PHILOSOPHE La Tribune N°545 du 11 avril 2011
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Mercredi, 13 Avril 2011 18:59 |