Loeil du philosophe: AUX RIVAGES DE LA MESQUINERIE |
Après la pacification de la « sauvagerie tribale » du Liberia, l'endiguement des « nouveaux barbares » de sierra Leone, la déstabilisation de la cote d'ivoire vient de s'inscrire dans la logique de la paix, du dénouement mettant un point d'arrêt aux agissements des « escadrons de la mort», au cynisme politique avec son quota d'exclus, sans parts. Mais avant de panser les plaies, de prendre en charge les traumatismes d'une population éprouvée par un conflit meurtrier, par l'épuration ethnique, il conviendrait de s'interroger sur causes de cette hystérie collective. Ainsi seulement la réitération de certaines erreurs, lieu de naissance des conflits sera évitée. Très rapidement nous relevons que les états africaines, dans leurs immenses majorités, sont des espaces presque naturels de bataille de pur reconnaissance au sens de Hegel: l'appartenance ethnique, encore porteuse de signification est un facteur déterminant de l'organisation politique. Le registre ethnique est utilise par la construction d'une identité ethno nationale fixant les normes de sélection des représentant de l'état; en un mot comme plate-forme prioritaire. Ainsi, en cote d'ivoire, le label dioula, stigmatisé, est opposé à l' « akanité » identité promu par les institutions politiques de 1995 à 2011. Dans ce sens, le concept d' « ivorité » est destiné à refléter l'espoir d'une nouvelle identité exclusive. Les leaders politiques akan, Bedié en tête, et BÉTÉ t’elle Gbagbo, jean marie adaffi, l'ont instrumentalisé à des fins politiques. Des lors, un malaise diffus s'installe au sein de l'administration politique qui vire à la campagne xénophobe, aux discours haineux et réflexes correspondant. Cette désormais "préférences nationale" stratifie les ivoiriens en « souche » ou de sang, et en ivoiriens impurs sans droit. " Des forces somnolent dans une paix apparente. Elles se dressent un jour et organisent l'enfer." l'objectif? Déloger les musulmans de leurs postes, les chasser loin de la cote d'ivoire chrétienne. La bataille le pur prestige ou de reconnaissances trouve, de ce point de vue, dans la culture un champs d'application. Elle conduit à une situation paradoxale: l'affirmation de la suprématie d'un groupe ethnolinguistique. Une tentative de conceptualisation de l'idéologie Nazie pour laquelle les critères de pureté sang nordique, l'authenticité sont des concepts culturels au-delà de la nationalité. Écoutons à ce propos Pierre Kippée, concepteurs et propagandiste de l' « ivorité »: "la nationalité n'est pas encore garantie pour l'étranger. Si celui ci ne fait pas l'effort de parler, de manger et même de boire comme l'ivoirien souche, la nationalité n'est conforme qu'a sa carte d'identité". Il est surprenant à ce propos de constater la ressemblance avec cette déclaration de Hitler à Minich : " un national - socialiste ne toléra jamais qu'un étranger occupe une position officielle". De même que la pureté de sang avait animé la campagne anti-juive d'Hitler, de même le candidat de l'étranger", le « vote national » formait la nervure de l'idéologie de Gbagbo. De même d'idée de « race supérieure » était adapté et érigé en système politique par le nazisme, de même le groupe ethnolinguistique du président était le label de référence l' « ivorité ». De même que Blegoudé avait ses “ patriotes", de même Heinrich Himmler avait ses SS. Voilà comment une mesquinerie inspirée de l'histoire par un professeur de la matière, en l’occurrence Gbagbo, a entraîné une fracture sociale. Le plus surprenant, c'est que la mise en oeuvre de l'idéologie fasciste conceptualisé sous label "ivorité“ par des intellectuelles de la trempe de jean mari Adiafi, Pierre Kippée fait écho au génocide Rwandais où la "pureté de sang", exactement comme la race Aryenne, a livrée à la vindicte populaire un million de Tutsi. Les noirs, serait il paradoxalement les grands héritiers du nazismes? En tout cas, nous crions notre indignation aux systèmes politiques qui jouant avec les "instincts grégaires, les fibres originelles, le pur sang, l' “amour primaire de la nation" ; car "tout appel à un peuple qui s'appuie sur la race, l'ethnie, la religion, le sang, la primauté d'un groupe ethnique sur un autre conduit toujours et partout à l'éclatement de la nation, à la guerre".
SY ALASSANE ADAMA PHILOSOPHE La Tribune N°546 du 18 avril 2011
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Dimanche, 17 Avril 2011 21:14 |