La lutte contre la corruption, un slogan brillant, et solennel lancé par Mr le président pendant sa campagne électorale. C’est sans doute un argument de taille, qui lui a valu le ralliement spontané de nombreux mauritaniens, parmi l’écrasante majorité que la corruption des précédents régimes a laissé pour compte. Engloutie par la pauvreté, la maladie, l’injustice, et le plus souvent dans l’analphabétisme aggravé, pour ne pas dire l’ignorance.

Dans des conditions de vie qui durcissent et se compliquent jour après jour. Livrés deminus de tout moyen, à leurs seul instinct primitif de survie. Que leurs profonde croyance traditionnelle en la vertueuse législation islamique, ainsi que sa moralité encrée dans leur conscience collective, peine à réguler. La société mauritanienne est désormais dénaturée. Par d’un coté l’argent facile que le précédent régime offrait généreusement aux biens placés de son clan  politico-socio-religio-racio-trubale, et les naufragés des systèmes. La grande masse taciturne de la population, que la tentation et l’engouement pour la consommation et le luxe grognent. Les valeurs ce sont ainsi fissurées. La théorie de la relativité déformante a pris place de la moralité stricte. Le vol qualifié des biens publics prend dans la Néoterminologie collective le qualificatif «Tvegrich » qui veut dire bravoure, combativité. Exempté de toute connotation péjorative. Les exemples sont multiples.

Il est également sans doute que la campagne de dénigrement et de dénonciation contre la corruption et les corrompus, qu’a menée Mr le président, a le mérite de poser avec force au cœur de la scène politique une épineuse question à débattre. Cependant d’autres questions s’imposent. Est ce qu’aujourd’hui Mr Ould abdel aziz a vraiment avancé en pratique sur la question. A quel point a-t-il réussi dans sa guerre. Ou par contre s’en était pas une, c’était tout juste un phénomène acoustique  malintentionné, destiné  aux électeurs. En fin certains prônent  le principe que les promesses n’engagent que ce qui y croit. Ou s’agit-il peut-être tout simplement d’un bel objectif approché de façon incorrecte.

Il est certain aussi que pendant ces presque trois ans du règne de Mr Ould abdel aziz , le pillage des biens publics a considérablement diminué, et a rompu avec les procédés extravagantes, que l’on pouvait apercevoir à l’œil nu surtout durant l’époque de Mr Ould taya. Le régime de Mr Ould abdel aziz n’a pas pour autant les mains propres. En effet Plusieurs des plus grands corrompu de l’ancien régime, ce sont ralliés politiquement au parti de son régime, et encore pire. Certains, et pas les moindres de ces « stars de la corruption », ce sont vu nommés aux hauts postes dans son gouvernement. Outre cela, de nombreuses scandales de corruption ont impliqués, des ministres, des parlementaires et j’en passe, sans que enquêtes sérieuses par comités indépendantes ne s’en suivent. Cela sans doute laisse perplexe quand à l’authenticité de la volonté de lute contre la corruption. Le peuple mauritanien a le droit de savoir. Un autre phénomène curieux de cette guerre contre la corruption. La majorité des épinglés par cette machine à rendre justice, sont des adversaires politiques du président. Leurs procès ne sont pas moins curieux. Ils restent végéter dans la prison centrale, le temps qu’une solution négociée soit élaborée, sans que l’on aperçoive les procédures habituelles de la justice traditionnelle. Notre justice, donne la une vague impression de magistrature aux ordres, où l’emprisonnement serait plus un moyen de chantage, de pression qu’un outil au service de la justice.       

Un aspect de la corruption épargnée par la sainte guerre. Les pots de vin. Préalables à presque tous, en toute impunité. Dans un pays ou beaucoup de fonctionnaires de police à titre d’exemple demandent des pots de vin sur la voie publique à haute voix. Pourtant  personne n’a jamais été puni pour cala. Ici dans cette chronique je ne peux  m’empêcher d’orienter les diplômés chômeurs en setting sur l’importance de l’entreprenariat. Et parmi les projets les plus rentables, figure en bonne place l’ouverture d’un commissariat.

La stratégie de lutte contre la corruption de notre président est bien entachée de nombreuses irrégularités, et défauts fonctionnelles et structurelles. Sans vraiment rentrer dans la logique, des allégations que jette l’opposition dans tous les sens, à tord et à raison. Néanmoins il semble évident que cette stratégie doit être repensé et régulariser, en octroyant à la justice la pleine autonomie et le plein pouvoir. Afin qu’elle assure en conséquence son rôle en toute quiétude. Si y a une vraie intention de reforme chez Mr le président, alors qu’il encore temps. Sinon l’espoir de changement tant attendu sombrera, et la Mauritanie très probablement avec.

Par Elmoustapha ould cheikhna