Les partis de la coordination démocratique doivent se réunir aujourd’hui pour discuter d’une plateforme portant dialogue avec le pouvoir/ Messoud Ould Boulkheir, président de l’APP, a lui, choisi, quelque soit l’issu de cette réunion, de prendre langue avec le pouvoir. Pourquoi ? Nous avons posé la question à Ethmane Bidiel.
Où en est la plateforme commune de la COD pour le dialogue ?
La rencontre du lundi à laquelle fait allusion M. Messaoud Ould Boulkheïr de signer. Au niveau de la coordination de l’opposition démocratique (COD), un document a été discuté la semaine dernière dans une atmosphère conviviale pendant laquelle il a été convenu d’aller vers le dialogue, bien sûr avec des conditions et une feuille de route clair ayant requis l’unanimité.
Une fois signé, le document devait être remis au président de la république.Donc pour la réunion du lundi 06 mais, si les partis de la COD restent fidèles à leur engagement, il s’agira simplement de faire à l’annonce officielle de leur disposition ouvrir un dialogue avec le pouvoir. Mais les déclarations de M. Ahmed Ould Dadah, president du RFD, dans le meeting de Tayarett où il a nié la décision de la COD d’aller à ce dialogueque la Cod semble irriter les partisans du dialogue qui constituent l’écrasante majorité étant donné la situation préoccupante et très sensible que traverse la Mauritanie aujourd’hui.
Les propos de Messaoud Ould Boulkheir, à Sélibaby sont une réponse à ce qui est semble préparer une volte-face de M Ahmed Ould Daddah au moment où la COD est sur le point de franchir un pas vers le dialogue. Tout le monde se rappelle la diffusion insidieuse du projet de la plate-forme afin de porter un coup sale au dégel entre l’opposition et le président de la République.
Pourquoi, naguère un tel sabordage alors que nul n’avouait sincèrement être oppos au dialogue ?
Parce que soudain les jeunes du 25 février avaient promis de faire chuter Aziz. M. Messaoud Boulkheïr a répondu que chacun est libre de mener l’action qu’il voudrait. Mais étant démocrate puis président d’un parti et d’une institution constitutionnelle, il ne peut agir ainsi. Il y a des lois et des principes qu’il respecte. Il veillera d’abord à user du dialogue.
Ce n’est qu’après qu’il peut passer à la confrontation. Et ce jour-là, il ne cherchera pas à surfer sur le mouvement des jeunes du 25 février, un mouvement qui s’est clairement démarqués des politiques et des syndicalistes.
« Si vous ne décidez pas, moi, je vais aller au dialogue » Pourquoi cet ultimatum de Messaoud ?
Messaoud est un homme frontal qui ne sait pas tricher. Pour lui un accord, un compromis ou traité, cela s’exécute. L’homme ne vaut que par le respect de sa promesse. Dès lors que l’homme tergiverse surtout par rapport à une décision prise avec ses semblables, il perd toute crédibilité. Le fait d’aller au dialogue est un choix ayant été mûri et décidé et ne peut plus s’accomoder de tergiversations sauf quant on a son propre agenda ou on manque de sincérité ; ou bien on n’est pas franc avec les autres. Dans les trois cas cela signifie qu’on n’a pas confiance aux autres. Dans ce cas autant se séparer.
C’est précisément dans ce cadre là qu’il faut situer cet ultimatum du Président Messaoud Ould Boulkheïr. Vous croyez à la nécessité de dialoguer, allons y ensemble. Vous ne croyez pas au dialogue, assumez votre position ; à nous la notre. M. Messaoud Boulkheïr pense que pour l’intérêt suprême de la Mauritanie nous ne pouvons pas garder éternel ment des positions figées. Il faut essayer quelque chose pour décrisper la situation politique du pays dont pâtissent, au premier chef, les populations, notamment les pauvres.
Propos recueillis par Khalilou Diagana
Source: www.cridem.org |