Messaoud négocie-t-il sa carte politique avec Aziz ? |
(tempsforts.net)La phrase de Messaoud Ould Boulkeir lors d’un meeting tenu à Sélibaby résume –t-elle à elle seule la position du leader de APP quand à son intention d’engager un dialogue avec le pouvoir de façon unilatérale et apparemment sans conditions préalablement posées ? Avec ou sans ses camarades de la COD, MOB a clairement annoncé les couleurs : il tapera à la porte du palais pour ouvrir un dialogue politique. Mais pour peu que cette décision soit souveraine, elle doit au moins s’arrimer avec des principes qui jusque-là fondaient le sens du combat de ce pachyderme politique. Parmi les plus sacrés, figure le principe de l’insubordination aveugle à l’autorité princière au détriment des aspirations à un changement réel. Surtout quand le dialogue ne repose pas sur des bases solides qui transcendent les intérêts personnels. A l’heure actuelle, il n y a pas d’enjeux politiques majeurs qui doivent pousser à jouer une telle partition qui signerait l’acte de rupture avec le camp de la COD. Pour décrypter le sens et la portée de ce message véhiculé par le discours de MOB il faut partir des faits suivants : Après les déboires de la coordination des partis de l’opposition démocratique lors de la dernière élection présidentielle et la validation de la victoire de Mohamed Ould Abdel Aziz, la sainte alliance a connu ses premiers moments de désaccords avec notamment le retrait de certains partis de la coordination, et le manque d’un discours fédérateur centré autour d’un programme cohérent. Ce qui restait de ce front contre la majorité avait du mal à harmoniser les positions. A chaque fois des divergences de fond menacent de faire voler en éclat cette alliance précaire. Ainsi la voix de la COD devenait inaudible et ses décisions vouées à l’indifférence. Dans ces conditions se disent certains comme c’est le cas pour Messaoud à quoi sert –il de persévérer dans le refus d’un ordre et le repli sur soi ? L’idée d’engager un dialogue politique ne faisait donc pas l’unanimité au sein de la COD. Pas question de tendre la perche à Mohamed Ould Abdel Aziz si un minimum de conditions n’est pas rempli. Le contraire serait une abdication humiliante. Plusieurs tentatives de dialogue ont été lâchées dans l’air par la majorité sans succès. En réalité cette question a été discutée au sein de APP avec une large tendance favorable au dialogue en particulier par l’aile nassériste. La première expérience que ce parti a eu avec une alliance avec Sidi Ould Cheikh Abdallahi a aiguisé les appétits au sein des caciques de cette formation qui voudraient sans doute recommencer ce jeu avec l’actuel pouvoir. Dialoguer avec Aziz, diviser l’opposition et négocier des prébendes politiques, tel semble être la stratégie qui se dessine et qui va déterminer la nouvelle donne politique en cours. Le calcul de Messaoud Ould Boulkeir entre dans une vision politique à la fois interne et externe. D’une part il cherche à barrer la route à certains de ses camarades mécontents et qu’il soupçonne de vouloir regagner le camp du pouvoir ; d’autre part le leader charismatique veut s’ouvrir au pouvoir pour prétendre briguer un autre mandat à la tête de l’assemblée nationale sachant que les chances d’accession à la magistrature suprême sont minces avec l’âge et les aléas politiques … CTD
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Mercredi, 08 Juin 2011 19:01 |